Près de deux tiers des internautes subissent la censure de leur gouvernement. Ce constat alarmant est issu du dernier rapport de Freedom House sur la liberté d’expression en ligne.
Pour la sixième année consécutive, Freedom House fait état du déclin de la liberté d’expression sur Internet. D’après son rapport pour l’année 2016, les membres des réseaux sociaux sont les plus touchés par la censure.
Les pays libres minoritaires
Le rapport de Freedom House est fondé sur une étude portant sur 65 pays abritant environ 90% des internautes. D’après les résultats de cette recherche, seuls 27% des internautes jouissent d’une liberté totale en ligne. Parmi les pays offrant le plus de liberté à leurs citoyens figurent notamment l’Estonie, l’Islande, le Canada, les États-Unis et l’Allemagne. La France fait aussi partie des pays libres, en se plaçant à la 9e place derrière le Royaume-Uni. Le rapport souligne que 35% des pays étudiés apparaissent comme “non libres”. La Chine figure en tête du classement des états où la censure règne, suivie de la Syrie, de l’Iran, de l’Éthiopie et de l’Ouzbékistan. Entre ces deux extrêmes se dessine une zone grise regroupant les pays offrant une liberté partielle à leurs internautes, parmi lesquels le Brésil, la Colombie, le Nigeria ou la Corée du Sud.
Les services de messagerie : les plus touchés
Le rapport de Freedom House montre que les outils de messagerie sont les plus touchés par les restrictions. En effet, ces applications permettent de créer des groupes de discussion dont les conversations sont difficiles à contrôler par les forces de l’ordre. Ainsi, Telegram a été interdit dans de nombreux pays en raison de son utilisation par des djihadistes pour préparer leurs attaques. Pour sa part, WhatsApp a été bloqué dans une douzaine de pays, parmi lesquels le Bangladesh et l’Éthiopie, en raison des risques de manifestations civiles.
Les réseaux sociaux de moins en moins libres
Le même rapport publié par Freedom House montre également que les réseaux sociaux sont de plus en plus censurés. Si 15 pays avaient limité l’accès de leurs citoyens à ces plateformes en 2015, ce nombre passe à 24 en 2016. En outre, l’étude révèle que des arrestations ont été effectuées dans 38 pays suite à des publications sur les réseaux sociaux. Un étudiant égyptien a par exemple écopé d’une peine de 3 ans de prison pour avoir publié sur Facebook une photo retouchée du président Abdel Fattah al-Sisi.