La médecine moderne est à la pointe de l’innovation. Avec le développement des techniques médicales, couplée à une avancée technologique majeure, les praticiens de l’ère numérique sont à même de traiter la majorité des cas qui leur tombent sous la main. Aujourd’hui, réanimer un mort, par le biais d’un défibrillateur, est une pratique aussi commune qu’autre chose, ce qui nous amène parfois à nous questionner sur les origines de l’idée et de la pratique de réanimation.
À quel moment de l’histoire les hommes sont-ils partis à la quête de la notion d’inversion de la mort ? Partons à la découverte des différentes étapes de ce parcours qui a mené à une innovation médicale majeure.
Une technique insolite retrouvée dans les livres d’histoire
La médecine a fait un bout de chemin avant d’arriver au point où il lui est possible de détecter des cancers de la peau grâce à des applications mobiles. Ce parcours est riche en rebondissements qui, parfois, amènent le public à se poser de sérieuses questions sur les réelles motivations des scientifiques au moment de leur découverte. L’histoire de la réanimation, une pratique qui “inverse” la mort pour faire simple, en est un exemple parfait. En effet, en creusant un peu dans les possibles origines de cette technique, un vieux mode opératoire européen ne tarde pas à faire surface à travers les lignes des livres d’histoire. Il s’avère qu’au XVe siècle, les scientifiques se sont mis en tête d’injecter de l’air dans l’intestin des asphyxiés, et ce, par voie anale ! La question de la réanimation était alors loin d’être abordée.
La technique insolite évolue pendant le siècle des Lumières
Les livres d’histoire ne mentionnent que très peu, voire pas du tout, les origines extravagantes de la réanimation des morts. Aussi excentrique qu’elle puisse paraître, la technique de l’insufflation d’air “par le fondement” semble coïncider avec le grand début de la réanimation médicale. À compter du siècle des Lumières, au XVIIIe siècle, cette technique, de plus en plus recommandée par le corps médical, évolue d’un cran. Les scientifiques remplacent alors l’air injecté par de la fumée de tabac ! Dès lors, la pratique se généralise en Europe. La fumigation de tabac par voie anale devient monnaie courante dans les grandes villes du continent. À l’époque, les postes de garde sur les rives des cours d’eau, dont la Seine, se voyaient confier des appareils destinés à administrer l’insufflation aux noyés.
Science et culture, deux domaines intrinsèquement liés
Connaître l’origine de la réanimation amène les esprits curieux à s’interroger sur la provenance même de cette notion de fumigation intestinale. La pratique s’est développée dans le courant du XVe siècle, s’amplifiant au XVIIIe pour ensuite s’effacer sous le poids de critiques virulentes vers 1850. Des recherches plus poussées ont permis de conclure que la médecine, comme toutes autres sciences de l’époque, s’est forcément inspirée d’éléments extérieurs pour aboutir à cette technique. Des références à l’insufflation anale sont notamment retrouvées dans des contes et des rites du carnaval. Cette époque paraît bien lointaine à l’heure où des mini-cœurs artificiels imprimés en 3D voient le jour.