À partir du 1er janvier 2017, selon la loi relative à la transition énergétique publiée en août 2015, l’utilisation de produits phytosanitaires destinés à l’entretien des espaces publics sera interdite. Beaucoup de produits commercialisés et utilisés par les particuliers seront aussi progressivement retirés du marché. Il faudra ainsi trouver des nouvelles alternatives pour remplacer ces produits qui sont, depuis le 1er janvier 2016, progressivement retirés de la vente en libre-service.
Une mesure pas si nouvelle
Avant d’aller plus loin, que désigne-t-on par produits phytosanitaires ? Les produits phytosanitaires sont destinés à protéger les cultures des parasites, champignons, insectes ou encore mauvaises herbes. Ils peuvent être composés de soufre, cuivre, nicotine, phosphore, ou encore de fluor et autres produits chimiques reconnus comme polluants et potentiellement cancérigènes, et sont pulvérisés généralement depuis des tracteurs ou à la main par les jardiniers. Leurs compositions comportent des risques pour l’homme et pour la biodiversité.
Cette volonté d’interdire l’utilisation de ces produits a été déjà annoncée par la loi Labbé n°2014-110 du 6 février 2014 mais prévue pour 2020 pour les collectivités. Les particuliers, eux, devront repenser leur mode de fonctionnement pour 2019 et non 2022 comme prévu initialement par cette loi. Ainsi, à partir de cette date, la présence sur le marché de ces produits sera strictement interdite.
Ce texte permettra le retour des papillons, des sauterelles et de leurs amis ! Plus concrètement, cette mesure sera une véritable bouffée d’air frais pour la biodiversité. De plus, l’interdiction de l’utilisation de ces produits permettra de réduire la pollution des sols. En effet, les produits phytosanitaires s’infiltrent et polluent les eaux souterraines et de surface. Enfin, les effets bénéfiques sur la santé ne seront pas négligeables. L’inhalation de pesticides et l’ingestion de produits alimentaires contaminés peuvent entraîner des perturbations endocrinologiques, des troubles du système nerveux et de la reproduction ou encore des maladies comme le cancer.
Quelles alternatives utiliser ?
Tout d’abord, il est important de savoir que les produits de biocontrôle, les produits qualifiés à faible risque et les produits utilisables en agriculture biologique restent autorisés. Sinon, voici quelques conseils pour entretenir votre jardin tout en préservant l’environnement à l’aide de méthodes naturelles.
La décoction d’ail vous permettra de lutter contre les insectes et la fonte des semis (base de la tige de couleur rouge ou brune, plants affaissés). Dans un premier temps, hachez 1kg de végétaux dans 10 l d’eau de pluie pendant 24h. Faites ensuite bouillir, à couvert, 20 à 30 minutes puis laissez refroidir en gardant le couvercle. Filtrez le tout et conservez la préparation au maximum 48h.
La macération d’orties vous permettra de lutter contre les insectes mais également le mildiou (maladie qui touche surtout les tomates, pommes de terre et vignes). Émincez 1 kg d’orties et faites macérer le tout dans 10 litres d’eau de pluie 3-4 jours à une température de 18°C. N’oubliez pas de mélanger la mixture une fois par jour. Filtrer le tout.
L’infusion de menthe poivrée éliminera les pucerons et aleurodes (mouches blanches). Pour cela, hachez 1 kg de plantes et plongez-les dans 10 l d’eau de pluie. Aux premiers bouillons, arrêter le feu, couvrez, et laissez infuser 12h sous couvercle.
Si vous cherchez un désherbant naturel, ne vous creusez pas la tête, mangez des pâtes ou du riz. Une fois vos pâtes ou votre riz cuit(es), récupérez l’eau et versez-la sur le pied des mauvaises herbes (en évitant d’en verser sur les autres) ! Si vous n’avez aucune envie de manger des pâtes ou du riz, salez simplement de l’eau bouillante. Dans le cas d’une terrasse en pavés, optez pour quelques pincées de gros sel pour lutter contre les mauvaises herbes. Attention : Veillez à ne pas en abuser, le sel est un véritable ennemi de la biodiversité. Pour ne pas nuire à la biodiversité, pensez au paillage : déposez une couche de 10 cm de tonte de gazon pour éviter la pousse.
De plus, certaines plantes sont dotées de vertus naturelles. La rue officinale éloigne les chats et les rongeurs (mais attention, son contact peut provoquer des problèmes dermatologiques), le sureau et les capucines attirent les pucerons et évitent aux rosiers et autres plantes la colonisation, le lin peut empêcher la présence des doryphores dans les plans de pommes de terre… Il existe aussi des pièges à phéromones qui éviteront par exemple à vos pommiers d’être infestés par les vers de carpocapse, et autres astuces nombreuses qui n’empoisonneront ni les terres, ni le jardinier !
Pour vous fournir, vous pouvez retrouver ici la carte des magasins et producteurs bio près de chez vous.
Sources: arehn.info ; consoglobe.com