Petit à petit, le tabou sur les jeux dangereux à l’école, en France, se dissipe. Alors que la question a récemment été évoquée par des parents accusant le gouvernement de ne pas suffisamment se pencher sur le phénomène, un sondage YouGov nous en dit un peu plus sur son ampleur. D’après ce dernier, un enfant sur dix s’est déjà essayé à un jeu dangereux.
Jeu du foulard, de la canette, de la tomate, ou même du rêve indien… ne vous laissez pas amadouer par leurs noms innocents. Car ces jeux entraînent chaque année des décès parmi les enfants. Problème : ils sont méconnus des parents, qui ne s’imaginent en aucun cas que leur enfant puisse prendre part à ce type de jeu, juste pour s’amuser. Pourtant, pas moins de 500 000 jeunes les pratiquent tous les ans. Et d’après une enquête YouGov menée pour l’association SOS Benjamin, 10 % des enfants entre 10 et 17 ans ont déjà essayé un jeu dangereux, tandis que 36 % ont vu des enfants la pratiquer parmi leurs amis. Un constat pour le moins inquiétant qui prouve l’omniprésence du phénomène.
Une violence physique ou psychologique, sur soi-même ou sur les autres
En pratique, la violence des jeux incriminés se concrétise de différentes façons : celle-ci peut être physique ou psychologique. Par exemple, le jeu du foulard ou de la tomate sont des jeux de non-oxygénation dont le but est soit de provoquer un étouffement soit sur soi-même, soit via un défi initié par des camarades, ou encore pour rechercher des sensations fortes. Mis en application seuls ou en groupe, au sein de l’école ou à l’extérieur, ces derniers sont parfois responsables de graves séquelles, et entraînent même dans certains cas la mort. En outre, d’autres jeux, cette fois d’attaque, consistent notamment à mettre en pratique des prises de catch. À noter que dans le jeu de la canette, un enfant se retrouve à chaque fois sous les coups de ses camarades.
Un risque qui augmente avec les activités extrascolaires
L’étude montre d’autre part que le fait de pratiquer une activité extrascolaire ou d’avoir un cercle de fréquentation important augmente considérablement les risques d’être amenés à pratiquer un jeu dangereux. Pour preuve, 15 % des enfants pratiquant une activité culturelle y ont déjà été confrontés, contre 5 % parmi ceux n’en pratiquant pas. De même, l’effet de groupe n’est pas négligeable puisque 50 % des enfants ayant déjà effectué un jeu dangereux ont aussi des amis qui l’ont déjà fait.
Quelles solutions pour éviter ces pratiques ?
Nombreux sont les parents désemparés ne sachant pas comment faire face à ces pratiques. S’il est évident que la limitation des activités extrascolaires n’est pas une solution, au même titre que les punitions, l’idéal est de recourir au dialogue. D’ailleurs, pas moins de 29 % des enfants exposés aux jeux dangereux n’en parlent pas à leurs parents.
À noter qu’un site internet agréé par le ministère de l’Éducation nationale spécialement consacré aux jeux dangereux existe. Celui-ci offre notamment des conseils et livre des témoignages de parents.
Sources : yougov, lefigaro, jeuxdangereux