D’après une étude américaine, la consommation de jus de fruits - en particulier de pamplemousse - serait une bonne façon de contrôler le diabète.
Jusqu’à présent, vous aviez sans doute entendu parler du pamplemousse pour ses effets néfastes en cas de combinaison avec certains médicaments. Mais cette fois, ce n’est pas en mal que l’agrume est évoqué. La revue Plos One vient en effet de publier une étude selon laquelle son jus offre d’aussi bons résultats que la metformine, un traitement utilisé en cas de diabète de type 2. L’enquête démontre ainsi que ce dernier diminue le taux de glucose dans le sang, ce qui permettrait donc d’abaisser la glycémie.
Mais méfiance cependant, comme le met en évidence le chef du service de diabétologie de l’hôpital Georges-Pompidou, Jean-Jacques Altman : le pamplemousse ne doit pas être considéré comme un aliment-miracle du fait de ses interactions médicamenteuses parfois dangereuses. Or, c’est notamment le cas entre cet agrume et les antidiabétiques oraux ou encore un certain nombre de statines.
De l’effet hypoglycémiant du pamplemousse chez la souris
L’enquête a été réalisée sur des souris. Mais les spécialistes rappellent que le métabolisme du glucose de mise chez ces rongeurs n’est pas vraiment comparable à celui de l’Homme. De fait, il est risqué de transposer quoi que ce soit, d’autant plus que la souris dispose d’un tissu adipeux brun à même de se débarrasser des calories. De même, l’effet hypoglycémiant du pamplemousse n’a pas été observé sur des individus touchés par le diabète.
D’ailleurs, les souris ayant servi pour l’étude sont des Black 6, autrement dit des souris classiques de laboratoire. Or, celles-ci doivent être soumises à un régime gras pour développer un problème glycémique – ce qui n’est pas le cas dans le cas de cette étude. Donc, sachant que ces dernières ne sont pas diabétiques, l’effet hypoglycémiant ne doit pas être extrapolé.
Une baisse de la glycémie observée de 13 à 17 %
Reste que la chute de la glycémie remarquée par les scientifiques est de 13 à 17 %. Un score comparable à celui identifié au sein du groupe ayant été soumis à la metformine. Néanmoins, il ne faut pas y voir la preuve d’une quelconque efficacité. Pourquoi ? Parce que ce phénomène est identique chez les personnes non diabétiques : la metformine bloque en effet la production de glucose et réduit ainsi légèrement la glycémie, d’environ 10 %.
Des fruits entiers plutôt que du jus
Quoi qu’il en soit, le Groupe de réflexion sur l’obésité et le surpoids (Gros) souligne que le principal atout du pamplemousse repose sur ses fibres, dont l’action est à la fois bénéfique sur le poids et le diabète. Ces fibres ralentissent et limitent l’absorption des sucres, réduisant dès lors la faim. Pour cette raison, l’idéal est d’opter pour un pamplemousse entier de temps à autre, au détriment du jus.