Il faut souvent rivaliser d'imagination pour comprendre le langage des jeunes, qui mixe l'argot du tout venant et fait preuve d'une inventivité sans borne. Pour vous aider à rester à la page, le dictionnaire du "parler jeune" vous enseigne cette semaine une nouvelle série de mots incontournables prisés par les ados. Une bonne façon de rester dans le coup et de ne pas passer pour un baltringue.
Poucave (nom féminin argotique et péjoratif) : se dit d'une personne qui n'est pas de confiance, qui a la langue bien pendue ; délateur ; mouchard.
Ex : "Si je retrouve la poucave qui m'a trahi, j'lui fais sa fête" (Attendez que je remette la main sur le traitre qui m'a dénoncé : il va passer un sale quart d'heure).
Baltringue (nom commun masculin ou féminin argotique) : se dit d'une personne incompétente, incapable, peureuse ou encore qui n'a pas de parole.
Étymologie : probable déformation de l'argot balle-tringle, de baller (lancer, balancer) et de tringle (tringle à rideaux). Ainsi, le mot renverrait à quelqu'un déménageant sans cesse, autrement dit à quelqu'un n'étant pas sédentaire et manquant potentiellement de stabilité et de fiabilité.
Exemple : "Jean-Mich, c'est qu'une baltringue, il capte rien à l'informatique et il veut donner des conseils" (Jean-Michel ne comprends rien à l'informatique, ce qui ne l'empêche pas d'essayer de donner des conseils).
Ou encore : "Depuis qu'il s'est pris la tête avec le quartier, Thomas, y sort plus d'chez lui, il flippe comme une baltringue" (Depuis sa dernière dispute dans le quartier, Thomas n'ose plus sortir de chez lui).
Keusse (nom masculin argotique) :
1. se dit de quelqu'un ou de quelque chose de sec, de maigre, de chétif.
Ex : "Damien, il est tout keusse, mais v'la comme il assure grave au combat !" (Damien est un garçon plutôt chétif, mais il est bien plus fort qu'il ne le parait).
2. Sac (verlan de sac)
Exemple : "On m'a chouré le keusse pendant que j'prenais ma douche !" (Quelqu'un m'a volé mon sac pendant que je prenais ma douche).
Walou (pronom indéfini familier, masculin singulier invariable) : rien, rien du tout.
NB : il n'est pas rare que ce pronom soit doublé pour marquer l'intensité ("Walou, walou").
Étymologie : issu de l'arabe maghrébin, lui-même tiré du berbère.
Exemple : "Comme y'a walou en c'moment au ciné !" (Il n'y a pas grand-chose à voir au ciné actuellement).
Ça y est, vous êtes désormais paré pour comprendre le dialogue suivant :
- "Mais si, ma parole, le type, il était tellement keusse que quand il s'est mis de profil, walou, disparu le gars. Alors j'ai continué à courir comme un ouf mais j'voyais walou walou."
- "Eh mais toi, t'es trop un mytho ! Genre, le p'tit teigneux il disparait, comme ça d'un coup ? Nan mais comment t'as fait pour laisser partir c'te poucave ? J'te jure, t'es trop un baltringue, d'façon, comme mon reup y m'a toujours dit, on n'est jamais mieux servi qu'par soi-même."
Sources : ledictionnairedelazone, Wiktionnaire