C’est enfin au 67éme Congrès Astronautique International, à Guadalajara au Mexique, qu’Elon Musk a mis fin aux bruissements qui agitaient la sphère des rêveurs technophiles. Il a officialisé son intention de coloniser la planète rouge.
Le futur de l’humanité se trouve-t-il sur Mars ?
Sauver l’humanité de son extinction en lui trouvant un nouvel environnement favorable à son développement : c’est le pari fou d’Elon Musk !
Le Sud-Africain désormais naturalisé Canadien, est un pionnier dans les domaines de la technologie de pointe, voire pour certains un entrepreneur prophète. Il suscite ainsi à chacune de ses prises de parole autant de passions que de questions.
Car son but ultime est clair : l’entrepreneur est à l’origine de nombreuses réussites innovantes (Paypal, Tesla Motors, Solar City) mais c’est avec l’aventure SpaceX (Space Exploration Technologies Corporation) qu’il entrera sans doute dans la légende. Sa société a pour cœur de métier la conception, la construction et la commercialisation de lanceurs, moteurs et modules spatiaux.
Un précurseur en série
En 2010, SpaceX devient la première entreprise privée à lancer, mettre en orbite et récupérer une navette spatiale.
Puis en 2012, la société d’Hawthorne en Californie, devient l’une des deux seules sociétés privées au monde à être accréditée par la Nasa pour ravitailler la Station Spatiale Internationale (ISS). Dans le but de coloniser Mars, l’entrepreneur a fait concevoir des fusées réutilisables. Cette avancée technologique permet d’amoindrir le coût d’un billet passager de manière drastique.
Pour permettre une colonisation massive vers Mars, Elon Musk propose de démocratiser la fusée comme moyen de transport efficace, à l’instar d’un train intergalactique que l’on prendrait pour se rendre d’un point A à un point B, sans ostentation ni crainte. Presque de manière banale.
Alors comment se passerait un tel voyage ?
Allers-retours en orbite basse
Le projet s’appelle Interplanetary Transport System. Il permettrait un voyage vers Mars pour un groupe de 100 personnes. La fusée, c’est-à-dire le vaisseau et le propulseur, sera plus grande et plus large que toutes les fusées précédemment conçues. 49,50 mètres de haut pour un diamètre de 17 mètres. Le moteur de la fusée, baptisé « Raptor » est déjà en phase d’essais. Les premiers lancements tests devraient survenir dès 2018 pour permettre un transport Humain en 2023-2024.
La contingence du ravitaillement en carburant représente la principale difficulté sur laquelle l’entrepreneur et ses équipes ont travaillé. Pour y remédier un système d’allers-retours en orbite basse a été imaginé.
Dans un premier temps une fusée (propulseurs + vaisseau) décolle depuis le Kennedy Space Center de Cape Canaveral en Floride, afin de mettre en orbite le vaisseau qui transporte des passagers.
Le propulseur redescend dans l’atmosphère et se pose sur son pas de tir originel.
On y ravitaille le module en carburant pour mieux le relancer afin qu’il alimente de nouveau le vaisseau en orbite.
Le propulseur redescend pour de bon et le vaisseau, suffisamment ravitaillé, peut entamer son voyage vers Mars. Il sera également aidé en cela par de vastes panneaux solaires latéraux qui permettront d’alimenter en énergie tous ses équipements internes.
D’ici 100 ans, un million de colons sur Mars
Le coût du voyage ne sera pas, au début, à la portée de toutes les bourses. Un demi-million de dollars pour les premiers tickets. Ce prix redescendra graduellement, grâce à la fusée réutilisable, pour atteindre la somme plus raisonnable de 100 000 $, pour une installation sans retour sur Mars.
Ce prix du ticket s’explique par l’investissement colossal nécessité par le projet : 10 milliards de dollars. Pour ce faire Elon Musk espère agréger autour de lui des partenaires aussi bien publics que privés.
Le voyage durera entre 80 et 150 jours. Il ne pourra être effectué que tous les 26 mois, lorsque l’alignement entre les planètes bleue et rouge sera optimal. Dans les premiers temps de la colonisation, ce voyage ne sera pas sans dangers, entre les radiations solaires et les conditions de vie extrêmes que l’on trouve sur Mars. Mais l’effort de persévérance sera nécessaire. Car Elon Musk est convaincu que l’espèce humaine doit devenir multi-planétaires afin d’assurer sa survie.
Une fois le voyage effectué tout restera à faire. A commencer par établir la toute première colonie humaine en dehors de la Terre ! L’entrepreneur insiste pourtant sur le fait qu’il n’y prendra pas part au début. Il circonscrit le rôle de SpaceX à celui de transport de voyageurs intergalactiques. Ni plus ni moins qu’une entreprise de transports publics d’un genre plutôt...inédit.