La perfection n’existe pas. Toutefois, cela n’empêche pas d’essayer de s’en approcher. Si les intentions sont parfois bonnes, les moyens pour y parvenir virent souvent à l’obsession. S’affoler à la vue d’un bouton sur le visage ou sur le corps, et s’empresser de s’en débarrasser par tous les moyens, quitte à y passer des heures, est loin d’être une situation normale. Cette quête de la perfection cutanée porte un nom : la dermatillomanie. Elle est réelle et constitue un trouble à ne pas négliger.
Vouloir à tout prix avoir une peau parfaite et dépourvue d’impureté peut vite tourner à l’obsession. Le besoin de soigner son image, de se sentir bien dans sa peau ou encore de soulager stress et anxiété contribue au développement de cette manie. Véritable trouble obsessionnel, la dermatillomanie touche surtout les femmes. Zoom sur ce comportement inhabituel.
Un acharnement compulsif sur la peau
Aussi appelée “trouble d’excoriation”, la dermatillomanie désigne l’envie omniprésente de se triturer la peau dans le but d’éliminer les imperfections. La personne qui en est atteinte ressent en permanence le besoin de s’inspecter la peau, à la quête d’une impureté à attaquer. Il peut s’agir d’acné, d’une cicatrice, de croûtes, voire de plaies. À l’instar des troubles bipolaires, ce comportement, reconnu en 2013 comme étant un Trouble Obsessionnel Compulsif (TOC), est répertorié dans le manuel international des troubles mentaux. En France, plus d’un million de personnes, dont 86% de femmes, souffrent de ce problème psychologique.
Symptômes et manifestation
La dermatillomanie dépasse la simple envie d’éclater un bouton d’acné pour voir ce qui se passe par la suite. Elle se manifeste par l’envie compulsive de se gratter jusqu’à avoir des lésions cutanées à la place. Dans son élan, la personne concernée ne se rend pas nécessairement compte de son acte, étant plongée dans un état semi-conscient. Elle peut rester devant un miroir, à inspecter le moindre centimètre de sa peau et à se triturer pendant des heures, sans voir le temps passer. Ce comportement est souvent causé par l’anxiété ou la dépression. Il constitue un moyen sûr pour la personne de se soulager du poids de sa nervosité. Néanmoins, le sentiment de culpabilité prend rapidement le dessus sur la situation, un peu comme quand la personne abuse de la malbouffe, également source de troubles mentaux.
Les traitements possibles
Trouble obsessionnel référencé dans le DSM-5 (Diagnostic and Statistical Manuel of Mental Disorders), la dermatillomanie a plusieurs solutions médicales. Dans un premier temps, la personne atteinte peut se tourner vers des traitements dermatologiques pour guérir la peau. Ensuite, comme il s’agit principalement d’un trouble psychologique, se faire suivre par un spécialiste est la meilleure option pour comprendre et résoudre les causes. Plusieurs thérapies ont démontré leur efficacité pour traiter la dermatillomanie, notamment la thérapie cognitivo-comportementale, mais aussi le travail sur l’image de soi. Selon le profil du patient, un suivi psychiatrique accompagné d’une prise d’antidépresseurs peut être requis. Autrement, la consommation de certains aliments est efficace contre le stress et les troubles mentaux.