La France est un pays très cosmopolite. D’un point de vue social, le pays devrait être intrinsèquement mixte. Pourtant, la question de la mixité sociale dans la société française demeure un sujet sensible, loin de l’accomplissement rêvé. La ségrégation dans certains milieux sociaux, notamment scolaire, continue de faire rage avec une concentration accrue des familles favorisées dans l’enseignement privé.
Le ministère de l'Éducation se penche sur la question de la mixité sociale dans le milieu scolaire et entend apporter une solution concrète au problème. En effet, force est de constater que la ségrégation fondée sur la position sociale demeure une pratique très courante, mais peu abordée dans la société française. Décryptage.
La non-mixité sociale dans le milieu scolaire, un fait avéré
Le milieu éducatif est le reflet de la société . En France, d’après le ministère de l’Éducation, le milieu scolaire est particulièrement marqué par une répartition inégale des élèves issus de différentes classes sociales entre les écoles publiques et privées. Le phénomène ne relève pas d’une simple conjecture, telle que le montrent les données rapportées par le ministère de l’Éducation nationale. En effet, il a établi des graphiques représentatifs de la répartition des enfants issus de différents milieux sociaux en se basant sur leur indice de position sociale (IPS). L’IPS des élèves est défini sur la catégorie socioprofessionnelle de leurs parents, mais aussi sur leur niveau d’étude. Un indice élevé reflète une classe sociale favorisée, et vice-versa. Les résultats tirés de cette analyse confirment une chose : la mixité sociale dans le milieu scolaire a encore beaucoup de chemin à faire avant d’arriver où que ce soit.
Les élèves favorisés sont majoritaires dans le privé
Les données rapportées par le ministère de l’Éducation nationale, qui avait indiqué la régression du niveau en maths de l’enseignement français, mettent en évidence la concentration d’élèves aux IPS élevés dans les écoles privées. Pour cause, les familles issues de milieux sociaux aisés et favorisés privilégient l’enseignement privé, pourtant minoritaire comparé aux établissements de l’enseignement public. En contrepartie, les écoles publiques n’accueillent qu’un infime pourcentage d’enfants issus de milieux financièrement confortables et affichent, à la place, une forte concentration d’élèves à l’IPS inférieur à 110. Le rapport suggère d’ailleurs que les établissements privés se rendent en partie responsables de cette ségrégation sociale en ne sélectionnant que des élèves issus de milieux sociaux aisés. Toutefois, les responsables desdits établissements nient toute supposition portant sur l’éventualité d’une sélection sur critères sociaux volontaire.
Une nouvelle priorité pour le ministère de l’Éducation
Face à l’absence flagrante de mixité sociale dans le milieu scolaire actuel, le ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye, entend prendre les choses en main. Interrogé lors de son passage sur le plateau de Télé Monte-Carlo (TMC), chaîne du groupe Télévision française 1 (TF1), en date du 9 novembre 2022, le ministre confirme vouloir en faire une priorité. Pour lui, le temps est venu d’agir sur la question et de favoriser l’instauration d’une véritable mixité sociale dans le milieu éducatif français.