Mardi 4 mars, le tribunal correctionnel de Montpellier a condamné à un an de prison, dont six mois ferme, un homme qui avait laissé partir au volant un ami en état d'ivresse, à l'origine par la suite d'un accident mortel.
Le soir du 22 décembre 2012, un homme âgé de 34 ans avait renversé et tué une étudiante en pharmacie de 18 ans. Peu de temps après avoir pris la fuite, celui-ci a été interpellé. Il sera condamné à six ans de prison le 2 janvier pour homicide involontaire aggravé, entre autres par l'alcool et la conduite sans permis de conduire.
Mais mardi 4 mars, c'est l'ami ayant passé la soirée avec le chauffard qui a été condamné, cette fois pour homicide par imprudence. Claudine Laporte, la présidente, a en effet mis en évidence qu'il n'était pas acceptable de faire preuve d'indifférence comme il l'a fait devant l'ivresse. Il s'agit d'une première en France.
Dans les faits, au cours de la beuverie, le compagnon du chauffard, âgé de 34 ans, avait au départ pris le volant sans permis pour rentrer chez lui, car il jugeait alors son ami incapable de conduire. Mais ce dernier a finalement rendu les clés à son ami, ce qui a entraîné un peu plus tard l'accident mortel.
Une logique de responsabilisation
Lors de l'instruction, le magistrat instructeur avait considéré que le comportement du mis en cause était condamnable sur plan moral mais pas sur celui du droit. Résultat, le procès a finalement eu lieu dans le cadre d'une citation directe de la famille de la victime. Olivier Decout, le Procureur de la République, a souligné lors de son réquisitoire que la question de la responsabilité n'était pas évidente, mais il a demandé un an de prison ferme, l'interdiction de fréquenter les débits de boissons et de passer le permis de conduire durant deux ans.
Pour Me Cyril Caron, l'un des avocats de la partie civile, le prévenu était conscient qu'il risquait de créer un danger. D'ailleurs, comme l'a rappelé l'avocat de la famille, la Cour de cassation a mis en place un mouvement jurisprudentiel dont l'objectif est l'implication des personnes ayant laissé conduire des personnes en état d'ivresse.
L'avocat du prévenu a quant à lui demandé à faire appel. Mais l'affaire n'est pas terminée : la famille s'apprêterait à déposer une citation directe contre la discothèque qui avait expulsé de son établissement le chauffard le soir du drame.
Sources : leparisien, lobs.com