Révélé dimanche dernier, jour de la fête nationale, par François Hollande, le nouveau timbre à l’effigie de "Marianne" fait polémique. Avec pour thématique "la Marianne et la jeunesse", ce dernier, choisi par des lycéens, a été dessiné par Olivier Ciappa et David Kawena.
Ils étaient 1 000 lycéens, de 30 académies différentes, à voter pour la Marianne du nouveau timbre de La Poste (parmi une quinzaine). Le président de la République la voulait inspirée par la jeunesse. Et force est de constater que le pari semble réussi puisque la Marianne ressemble à un personnage qui pourrait sortir tout droit d’une bande dessinée. Alors pourquoi est-ce que depuis trois jours la nouvelle Marianne fait autant parler d’elle ?
Les inspirations
En 1944, la Marianne devient le visage officiel de la République sur les timbres. Olivier Ciappa, photographe et dessinateur, précise que la sienne est principalement inspirée d’Inna Schevchenko, féministe engagée et l’une des principales meneuses du groupe Femen. Pour l’artiste "les Femen ne militent pour rien d’autre que la liberté, l’égalité, la fraternité. Il n’y avait pas pour moi de meilleur symbole." Mais ce n’est pas au goût de tout le monde : Christine Boutin appelle au boycott de ce timbre. Le créateur aurait même reçu des menaces de mort ainsi que des tweets haineux.
"J’assume mes sources d’inspiration, mais cette Marianne n’est pas une copie de quelqu’un", souligne Olivier Ciappa. Au départ, l’idée du dessinateur était d’obtenir un visage mélangeant les traits de Christiane Taubira et Roselyne Bachelot. Il en aura juste conservé le geste particulier de la main que les deux femmes ont en commun pour s'exprimer lors de discours. Pour les yeux, c’est Marion Cotillard qui aura servi de modèle à Olivier Ciappa. Notez que les lycéens ont voté en connaissance de cause et que François Hollande n’est pas intervenu dans le choix final.
Ciappa, un artiste engagé
La série "Couples imaginaires" de Ciappa, réalisée avec des célébrités ayant prêté leur image pour lutter contre l’homophobie, avait également attiré l’attention fin juin. 34 portraits noir et blanc de couples homosexuels avaient alors été imaginés pour l’occasion. Mais des photographies avaient été saccagées par des homophobes. L’exposition est toujours visible jusqu’au 22 juillet à la mairie du 3e arrondissement de Paris, et jusqu’au 6 septembre 2013 à la mairie du 10e.
Quoiqu’il en soit, depuis mardi 16 juillet, vous pouvez vous procurer les nouveaux timbres dans tous les bureaux de poste.
Sources : leparisien.fr, huffingtonpost.fr