Le monde du travail accueille cette année un nouveau type de contrat. Si les CDD et CDI classiques demeurent les plus sollicités, des variantes plus ou moins intéressantes sont mises en place pour s’adapter à un marché du travail très exigeant. Ainsi, suite à la récente émergence des CDI intérimaires, c’est désormais au tour des Contrats à Durée Déterminée de se diversifier. Depuis décembre 2019, le CDD multi-remplacement fait parler de lui. Pour l’heure, ce nouveau type de contrat est en cours d’expérimentation dans un nombre de secteurs limité.
L’année 2020 est remplie de nouveautés. Le marché de l’emploi n’y fait pas exception avec la mise en place du CDD multi-remplacement. Cette idée du gouvernement vise à inciter les secteurs qui ont tendance à abuser du CDD classique, à prolonger la durée de ces contrats courts. Actuellement, le CDD multi-remplacement est expérimenté dans 11 domaines d’activité pour en évaluer l’efficacité. Décryptage.
Qu’est-ce qu’un CDD multi-remplacement ?
Marqué par un usage massif de contrats à courte durée, le secteur de la restauration et de l’hôtellerie avait déjà fait l’objet, au cours de l’année dernière, d’une proposition d’un nouveau type de CDI pour remplacer les contrats courts. Cette idée s’étend désormais à d’autres secteurs d’activités avec la mise en place du CDD multi-remplacement. Si les appellations et les principes diffèrent, l’idée qui encourage ces initiatives demeure sensiblement la même, celle de sécuriser l’emploi du salarié. Concrètement, un CDD multi-remplacement est destiné à permettre à la nouvelle recrue de remplacer plusieurs personnes absentes et ainsi d’occuper plus d’un poste vacant.
Les objectifs et avantages d’un tel contrat
Sur le marché de l’emploi actuel, alors que l’inadéquation se creuse entre l’offre et la demande, de nombreuses entreprises sont amenées à compenser en augmentant les CDD. Résultat, ces dernières années ont vu une nette hausse du nombre de contrats courts, qui s’élève désormais à plus de 4 millions par trimestre, contre 1,5 million dans les années 2000. Afin de limiter cette tendance dégénérative, le gouvernement a décidé de recourir au CDD multi-remplacement. Ainsi, la signature d’un seul contrat suffira à pourvoir plusieurs postes à la fois. De cette façon, les entreprises auront à disposition une alternative leur permettant de diminuer leur taux de séparation. En effet, à partir de mars 2021, ce dernier sera pénalisé par un nouveau système de bonus-malus.
Les secteurs concernés
Dans un décret publié le 19 décembre 2019 au Journal Officiel, le gouvernement a révélé la liste des 11 domaines d’activité qui pourront expérimenter, jusqu’en 2022, le CDD multi-remplacement. Ainsi, outre le secteur de la restauration, situé au premier rang, 10 autres domaines sont concernés :
- les industries alimentaires ;
- les services d’aide à la personne ;
- l’économie sociale solidaire (ESS);
- le sport et les équipements de loisirs ;
- le commerce (gros, détail) ;
- le tourisme ;
- le nettoyage et la propreté ;
- la plasturgie ;
- les transports routiers ;
- le social, médico-social et sanitaire.