Jeudi dernier, la Commission européenne, les ministres de la Pêche des pays de l’Union et le parlement européen ont décidé d’un commun accord d’interdire la pêche en eaux profondes après 4 ans de négociations. Cette décision a été prise pour préserver les écosystèmes marins.
L’Union européenne interdit la pêche au-delà de 800 mètres de profondeur. Cette restriction concerne les eaux communautaires et non les eaux internationales comme l’Atlantique nord-est. Ce seuil est ramené à 400 mètres dans certaines zones jugées fragiles.
Préserver les fonds marins
La pêche en eaux profondes racle les fonds marins et représente des dangers pour les coraux et les éponges. Elle entraîne également la capture d’espèces fragiles inadaptées à la pêche intensive à l’exemple des requins. Yannick Jadot, député européen écologiste, s’est félicité de cette décision qu’il a qualifiée de “grande avancée pour les fonds marins”.
Des ONG à la rescousse
Yannick Jadot a aussi salué la mobilisation d’ONG telles que Bloom, Deep Sea Conservation Coalition et Pew sans lesquelles cette décision n’aurait jamais été prise. En 2013, Claire Nouvian, présidente de Bloom, avait réuni 900 000 signatures contre la pêche en eaux profondes. Elle regrette cependant que l’eurodéputée socialiste Isabelle Thomas ait accepté toutes les propositions des États membres. Pour Matthew Gianni de Deep Sea Conservation Coalition, cette mesure devrait être étendue aux eaux internationales.
Les concernés
Pour Isabelle Thomas, cette décision devrait ravir les professionnels qui pourront continuer leurs activités en se conformant aux règles. En Europe, les poissons vivant dans les profondeurs représenteraient moins de 2% des cargaisons. Scarpêche a récemment annoncé la réduction progressive de ses activités en eaux profondes jusqu’à leur arrêt total d’ici 2025. Quelques flottes britanniques et espagnoles sont aussi concernées par cette mesure. Dans la pratique, cette nouvelle règlementation s’appliquera à tout navire comptant plus de 100 kg de poissons profonds parmi leurs prises. Elle s’applique également si les espèces vivant en eaux profondes représentent 8% des prises par sortie. 20% des chalutiers devront prendre à leur bord un observateur chargé de veiller à l’application des règles.