L’ère du numérique est marquée par une incessante évolution de la technologie, mais elle a également vu apparaître de nouveaux maux parmi lesquels la nomophobie. Elle touche une grande partie de la population mondiale. Pour certains, être privés de leur smartphone est une situation dramatique.
Depuis quelques années, le smartphone a pris une place à part. Ce petit bijou technologique est devenu un compagnon inséparable pour certains. Ce phénomène, appelé nomophobie, s’est répandu comme une traînée de poudre. Zoom sur ce trouble mondial.
La nomophobie, origine et signification
Élu mot de l’année 2018 par les internautes sur le site du Cambridge Dictionary, le terme “nomophobie” n’a pas d’étymologie grecque ou latine, comme c’est souvent le cas. Ce mot résulte de la contraction de “no mobile phobia” qui signifie, mot pour mot, la peur de ne pas avoir son smartphone sur soi et de manquer d’informations. Ce terme qui décrit bien la société actuelle a vu le jour en 2008 lors d’une étude menée par des chercheurs de l’UK Post Office. Il s’est répandu dans le monde entier et a été ajouté dans en 2013 dans le Petit Larousse Illustré qui ne cesse de grandir. La définition du “nomophobe” y est expliquée comme étant un individu éprouvant une peur excessive à l’idée d’être séparé de son téléphone, une illustration parfaite de la dépendance aux smartphones de la génération actuelle.
Le nouveau mal de la société
L’apparition des smartphones et des connexions mobiles illimités a immanquablement créé de nouvelles addictions chez certaines personnes. Dans la rue ou les transports en commun, de nombreuses personnes sont collées à leur mobile ou absorbées par la musique diffusée dans leur casque. Ne pas avoir droit à cette dose quotidienne de smartphone, le perdre, l’oublier ou encore le casser engendre des troubles et une perte totale de moyens chez certains. D’autres paniquent jusqu’à avoir une crise d’angoisse à cause de cette incapacité à consulter régulièrement leur écran. Décrit ainsi, la nomophobie représente une névrose de niveau mondial et plusieurs personnes présentent ses symptômes sans s’en rendre compte. Toutefois, quelques conseils sont efficaces pour se débarrasser de cette addiction au smartphone.
Un trouble non reconnu
Si, d’un point de vue rationnel, les spécialistes s’accordent à dire qu’il s’agit bien d’une névrose et qu’elle sévit aux quatre coins du monde, le trouble causé par l’addiction aux smartphones n’est pas officiellement reconnu comme une maladie. Malgré les signes d’anxiété évidents qui accompagnent ce comportement addictif, les experts n’ont toujours pas répertorié cette pathologie sociale dans le DSM-V (Manuel Diagnostic et statistique des troubles mentaux). Toutefois, de nombreux spécialistes plaident afin qu’elle soit reconnue et puisse bénéficier d’un traitement adéquat. La société de demain verra sûrement apparaître le digital détox, des thérapies de développement personnel et des techniques de méditation pour lutter contre la nomophobie et permettre aux utilisateurs de vivre sereinement avec le numérique. En attendant, les géants de la high-tech réagissent à cette addiction au portable.