Le passé est déterminant dans l’histoire et la culture d’un pays. Depuis quelques années, le tourisme de mémoire est en plein essor en France. De plus en plus de Français, rejoints par les étrangers, sont curieux de visiter les lieux marquants lors des deux grandes guerres mondiales. Ces sites historiques voient chaque année leur nombre de visiteurs augmenter de façon exponentielle. Cet engouement est lié à l’envie de comprendre d’où ils viennent, de retrouver leur racine.
Qu’il s’agisse de musées, de champs de bataille, de sites commémoratifs ou de nécropoles, la France regorge de lieux rappelant les guerres passées. Depuis les années 2010, marquées par le centenaire de la Première Guerre Mondiale et les 70 ans du débarquement, cette branche du tourisme ne cesse de se développer. Chaque année, des millions de visiteurs découvrent ainsi un lieu de mémoire en France. Décryptage.
Le tourisme de mémoire, c’est quoi ?
Cette appellation désigne une pratique qui fait des lieux de mémoire des endroits à visiter absolument. Concrètement, s’adonner au tourisme de mémoire consiste à redécouvrir des évènements du passé, à travers des reliques ou des endroits ayant joué un rôle-clé dans le dénouement de l’histoire. Ces lieux dits “de mémoire” peuvent être des villages martyrs, des citadelles, des musées de l’armée, des cimetières militaires ou encore d’anciens champs de bataille. En 2013, le Salon Mondial du Tourisme (SMT) a consacré tout un espace au tourisme de mémoire, réunissant ainsi une panoplie de sites mémoriaux. Afin de promouvoir cette activité, des travaux de rénovation, de restauration et de modernisation ont été entrepris afin de faciliter l’accès à la génération actuelle.
Une branche du tourisme en plein essor
Cette nouvelle activité touristique intéresse les Français, mais aussi les étrangers. En témoigne la nouvelle destination touristique Tchernobyl. “Depuis quelques années, le tourisme de mémoire est un facteur d’attraction en France”, souligne la secrétaire d’État lors de l’ouverture du Salon Mondial du Tourisme de 2018 à Paris. Au cours de l’année 2016 par exemple, quelques 12 millions de visiteurs ont fait étape sur des sites mémoriaux. Ce soudain intérêt vis-à-vis des lieux historiques des précédentes guerres s’explique par “le goût des Français pour la généalogie, la volonté de retrouver leurs racines”, explique Geneviève Darrieussecq. Parmi les nombreux lieux de mémoire situés en France, le Mémorial de Caen, le cimetière de Colleville-sur-Mer ainsi que les champs de bataille des Ardennes et de la Somme sont parmi les plus visités.
Modernisation pour la nouvelle génération
Outre la curiosité des visiteurs, ce regain d’intérêt pour le tourisme de mémoire est en grande partie dû à la modernisation des sites concernés. L’offre touristique a su s’adapter à la demande. “Les collectivités territoriales et le ministère des Armées ont mis la main à la poche pour réhabiliter certains de ces lieux”. Ainsi, des approches plus interactives et plus ludiques ont été adoptées afin d’améliorer l’expérience des visiteurs. Des animations 3D, des parcours vidéoguidés, des bornes tactiles, voire des visites virtuelles, comme au musée de la libération, sont ainsi disponibles sur la plupart de ces sites mémoriaux.