D’ici 2019, les 360 kiosques de Paris feront peau neuve. Jugés obsolètes, ils seront remplacés par des kiosques modernes et fonctionnels. Mais leur nouveau design fait polémique, signant la disparition du célèbre kiosque haussmannien surmonté d’un petit dôme et d’une frise, conçu en 1857 par l'architecte Gabriel Davioud.
Des kiosques modernisés offrant davantage de services
C’est la société Mediakiosk, filiale du groupe JCDecaux et opérateur actuel des kiosques parisiens, qui a remporté l’appel d’offres de la ville de Paris en mai dernier pour inventer le kiosque de demain. L’ambition de la mairie de la ville lumière : innover grâce à des kiosques dotés de services complémentaires et améliorer les conditions de travail des kiosquiers.
Les kiosques offriront de nouveaux services de proximité : recharge de téléphones portables, récupérateur de piles, boissons à emporter, billetterie culturelle… Ils comporteront des innovations comme des écrans digitaux et interactifs.Eco-conçus avec des matériaux 100% recyclables ou revalorisés, ils seront aussi plus fonctionnels avec un design ergonomique facilitant le travail des kiosquiers. Le kiosque sera chauffé, les espaces de rangements seront plus nombreux…
Mais un design qui suscite la polémique
Si tout le monde s’accorde sur la modernisation des kiosques, leur design est loin de faire l’unanimité. Le nouveau modèle est jugé "sans âme" par ses détracteurs, certains Parisiens et également élus du Conseil Paris.
Les premières esquisses révélées mi-mai par Le Parisien / Aujourd'hui en France ont suscité une levée de boucliers. La pétition "Gardons le charme & le design du Paris d'antan !" lancée fin mai par sur change.org recueille aujourd’hui plus de 50 000 signatures. Du côté des élus, même tollé. Pour Maud Gatel (centriste), leur design s’apparente "davantage à des mobiliers urbains de collecte des déchets, pour ne pas dire des bennes à ordures", avis partagé par le groupe Les Républicains. Le projet présenté par Mediakiosk lors des réunions avec le groupe de travail d’élus du Conseil de Paris, les 1er et 11 juillet, n’a pas éteint la polémique. Dans un communiqué de presse du 1er juillet, le groupe UDI-Modem refuse de participer à une "mascarade", estimant que "l’enjeu de modernisation et la recherche d’une nouvelle ergonomie des kiosques au bénéfice des kiosquiers étaient parfaitement compatibles avec le respect du style historique".
Invitée du Grand Rendez-vous iTÉLÉ/Europe 1/Le Monde le 10 juillet, la Maire de Paris, Anne Hidalgo, justifie la suppression des emblématiques kiosques de la capitale, qualifiés de "plagiats de kiosques haussmanniens" en plastique.
En l’état initial du projet, seuls 49 kiosques de style 1900 seront préservés. Pour les 360 kiosques restants, seules des modifications mineures sont envisagées (couleur de l’extérieur et du toit...). Une troisième réunion de concertation est toutefois prévue avant la rentrée. Enterra-t-elle la hache de guerre entre partisans du moderne et amoureux du vieux Paris ?
Sources : lepoint.fr ; nouvelobs.com ; leparisien.fr