Tandis que les écrans imposent leur présence dans notre quotidien, les alertes à la lumière bleue se font plus fréquentes. Pointée du doigt pour sa nocivité pour les cellules rétiniennes, la lumière bleue fait l’objet d’une panoplie de solutions palliatives. Des filtres anti-lumière bleue intégrés aux écrans modernes jusqu’aux lunettes à reflets bleus, les possibilités se multiplient. Reste alors à faire le point sur l’efficacité de ces dispositifs de protection qui se veulent les alliés du bien-être visuel.
Composants naturels du spectre de la lumière blanche réputés néfastes à la rétine, les rayonnements bleus sont omniprésents au quotidien. Pour autant, est-il vraiment nécessaire d’en bloquer la perception ? L’usage des lunettes anti-lumière bleue est-il pertinent ? Décryptage.
Les lunettes anti-lumière bleue, c’est quoi ?
Une nouveauté tendance chez les opticiens, les lunettes dotées de verres anti-lumière bleue sont fortement sollicitées en raison de leur capacité à protéger les yeux de cette onde lumineuse courte, qualifiée de néfaste pour la vue. Très vite, la tendance a pris le dessus et ce nouveau genre de lunettes à reflets bleutés a inondé le marché. Concrètement, elles se différencient des lunettes de vue classiques par le verre utilisé. Anti-lumière bleue, ce dernier se veut une barrière protectrice pour les cellules rétiniennes. La paire serait à même de réduire les risques de santé liés à une exposition trop importante des yeux aux écrans rétroéclairés, aux éclairages domestiques LED et aux rayons solaires. Les verres filtrent, pour ce faire, une partie des ondes bleues présentes dans la lumière.
Les lunettes anti-lumière bleue ne sont pas efficaces à 100%
Bien qu’elles se targuent d’être un dispositif de protection fiable contre les effets néfastes de la lumière bleue pour les yeux et le sommeil, les lunettes anti-lumière bleue sont loin d’être efficaces à 100%. En soi, les yeux humains n’ont aucun intérêt à se priver complètement de la perception de cette onde lumineuse, malgré les conséquences négatives liées à une surexposition. En effet, l’exposition à la lumière bleue est un phénomène naturel, et en priver le système oculaire pourrait s’avérer plus contre-productif que d’y être exposé quelques heures par jour. À cet effet, les verres des lunettes anti-lumière bleue n’absorbent que les ondes jugées néfastes, soit environ 20% du spectre bleu. Afin d’éliminer tout risque de surexposition chez les enfants, le gouvernement a, de son côté, interdit les jouets à LED à compter de 2022, par égard à la santé oculaire des petits.
L’utilisation des lunettes anti-lumière bleue remise en question
Tandis que de nombreux porteurs de lunettes anti-lumière bleue font l’éloge du dispositif, la professeure Conchi Lillo, chercheuse à l’Université espagnole de Salamanque, est d’un tout autre avis. Selon elle, le port de ces verres protecteurs ne garantit en rien un rééquilibrage automatique de l’horloge circadienne du sommeil. Allant à l’encontre des nombreux travaux mettant l’accent sur la nécessité de filtrer la lumière bleue, la professeure Conchi Lillo affirme que la meilleure manière de protéger ses yeux des écrans demeure la diminution du temps d’utilisation. Pour elle, la perception de la lumière dans son ensemble, et donc des ondes bleues, est déterminante pour la qualité du sommeil.