Les troubles mentaux sont courants dans la société actuelle. Beaucoup des patients dépressifs pris en charge par les spécialistes se font prescrire des antidépresseurs. Cependant, il s’avère que ce traitement n’est pas efficace sur tous les patients. De nombreuses études suggèrent l’utilisation de substances psychédéliques comme alternative.
La dépression touche des millions de personnes parmi lesquelles 1/3 résisterait au traitement conventionnel, d’où la nécessité de mettre au jour une nouvelle cure. Apparemment, les psychédéliques sont en tête de liste. Tour d’horizon.
Les substances psychédéliques, c’est quoi ?
Pour faire simple, il s’agit d’une catégorie de drogue classée dans la famille des substances psychotropes de par leurs effets hallucinogènes. Les acides lysergique diéthylamide (LSD), la kétamine ainsi que de nombreux champignons hallucinogènes entrent dans cette classification. La prise et l’utilisation de psychédéliques, dans le cadre d’un traitement médical ou à but récréatif, sont interdites dans de nombreux pays, dont la France. Pourtant, de nombreuses études menées ces dernières années pointent vers la possible mise à profit des effets hallucinogènes des psychédéliques dans le traitement de la dépression. En France, les cannabis thérapeutiques et produits dérivés sont disponibles après leur légalisation.
Des études récentes portant sur les effets de la psilocybine
Les scientifiques continuent de s’intéresser aux effets des substances psychédéliques sur la dépression et la santé mentale. Toutefois, les données des nombreux travaux menés par le passé ne suffisent pas à établir formellement leur efficacité. Pour le démontrer et éventuellement autoriser leur utilisation, d’autres études sont nécessaires. Ce fut récemment le cas. Des chercheurs ont mené le plus grand essai clinique jamais réalisé sur l’effet thérapeutique de la psilocybine, une substance psychédélique extraite d’un champignon hallucinogène. Les résultats, publiés en début novembre 2022, avaient pour objectif de déterminer le dosage idéal dans le cadre du traitement de la dépression. Ils permettent aussi d’évaluer l’existence d’un effet favorable. Résultat, 30% des sujets traités, qui se sont vu administrer 25 mg de psilocybine, ont montré des signes prometteurs de rémission.
Le cas de la kétamine, un antidépresseur confirmé
Les substances psychédéliques ont visiblement le potentiel de devenir des traitements alternatifs pour soigner les cas de dépression récalcitrants aux traitements conventionnels. En France, la kétamine a été légalisée en tant qu’antidépresseur en 2020 de par sa capacité à améliorer considérablement l’humeur des patients dépressifs. Cette substance psychoactive n’est pas un traitement miracle pour autant, d’autant plus que son utilisation requiert un encadrement professionnel spécifique au vu des possibles effets secondaires. Toujours est-il que les psychotropes constituent une voie prometteuse que la science explore inlassablement pour une meilleure prise en charge des troubles mentaux. Si la pratique d’activité physique aide à lutter contre la dépression, elle ne remplace pas le suivi d’un traitement.