Publié par le WWF, un rapport concernant la survie des requins en mer Méditerranée inquiète. En effet, 27% des 73 espèces de requin qui y vivent sont en danger critique d’extinction. L’ONG dénonce la pratique inconsciente de la pêche méditerranéenne et l’accumulation des déchets plastiques.
Selon une étude de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), 27% des 73 espèces de requins vivant en mer Méditerranée sont proches du niveau d’extinction. L’organisation de protection de l’environnement et des animaux (WWF) affirme que la moitié des espèces de requins et de raies est menacée. Elles sont notamment décimées par la surpêche et la pollution plastique.
Les requins en crise
À l’occasion de la journée mondiale des requins, le WWF a publié un rapport intitulé « Les requins en crise : un appel à l’action pour la Méditerranée ». Ce document démontre que la pêche non durable et parfois illégale a considérablement réduit la population des requins et de raies vivant dans cette région. L’étude menée par l’UICN a dévoilé que la moitié des 73 espèces est menacée. À l’échelle mondiale, 2% des espèces répertoriées sont dans le même cas. De ce fait, les requins pourraient être amenés à disparaitre si aucune action n’est entreprise.
La surpêche comme principale menace
Selon le WWF, la surpêche représente la plus grande menace pour la vie marine dans les côtes méditerranéennes. Les requins et les raies de la région pourraient en être les principales victimes. Le directeur de l’ONG, Giuseppe Di Carlo, souligne la responsabilité de tous les pays méditerranéens. « Leur déclin rapide est l’indicateur le plus sérieux du mauvais état de santé de la mer et des pratiques de pêche irresponsables. Tous les pays méditerranéens sont responsables », a-t-il expliqué. Le rapport du WWF estime en outre que la Libye (4 260 tonnes) et la Tunisie (4 161 tonnes) sont les plus gros pêcheurs de requins dans la région. Un grand nombre de ces espèces sont notamment ciblées pour être revendues dans le commerce, d’autres faisant les frais de « prises accessoires ». Une grande quantité de requins est en effet prise de manière accidentelle dans les filets illégaux et dérivants. Ils sont ensuite rejetés à la mer où ils n’ont aucune chance de survie. En guise de solution, les activités de pêche doivent être concentrées hors des zones critiques comme les nurseries et les pêcheurs doivent utiliser des engins adaptés pour limiter les prises accessoires suggère le WWF dans son rapport.
La pollution plastique
La surpêche n’est pas la seule cause de cette catastrophe écologique imminente. Les activités humaines ont également des conséquences graves sur les écosystèmes marins. Si rien ne change, il y aura bientôt plus de plastique que de poissons dans les océans. Cependant, le WWF rappelle que « ces animaux ne sont pas en mesure de faire face à des changements rapides de leur environnement ». Ils avalent ou s’étranglent avec des objets en plastique issus de la pollution humaine. De plus, les spécimens pêchés en Méditerranée contiennent de fortes concentrations de mercure et des races de pesticides. Ces substances sont non seulement nocives pour les animaux, mais présentent également un danger sanitaire pour la population.