Lundi dernier, le comité opérationnel sur les ondes de téléphonie mobile, le Copic, remettait deux rapports au gouvernement. Composé d'experts, d'élus, d'opérateurs de téléphonie mobile et d'associations de défense des consommateurs et de protection de l'environnement, le comité a étudié la possibilité de diminuer l'exposition des Français aux ondes des antennes relais de téléphonie mobile.
En mai 2011, l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) plaçait les ondes provenant des antennes relais comme étant potentiellement cancérigènes. Le Copic a donc étudié la question de baisser ces ondes. Résultat : pour réduire la puissance d'émission des ondes des antennes relais tout en conservant la qualité du réseau, il faudrait multiplier celles-ci par au moins 3. Il existe déjà près de 50 000 antennes pour la téléphonie mobile en France selon l'ANFR (Agence Nationale des Fréquences). En se fondant sur les résultats du comité, il faudrait donc installer 110 000 antennes relais supplémentaires pour diminuer la puissance des ondes. Or, la Fédération Française des Télécoms qui représente les opérateurs considère qu'il "ne serait ni raisonnable, ni supportable de financer l'installation de celles-ci".
Actuellement, les seuils d'exposition des antennes en France sont compris entre 40 V/m et 61 V/m. Les experts ont simulé une exposition à 0,6 V/m (soit le seuil de protection sanitaire), mais ont conclu que cela réduirait la couverture réseau (en particulier dans les bâtiments).
Pour en arriver à cette conclusion, 16 quartiers pilotes ont été soumis au test de l'abaissement de l'exposition aux radiofréquences émises par les antennes relais de téléphonie mobile. Et selon les experts, "environ 90 % des niveaux d'exposition modélisés sont sous 0,7 V/m et 99 % sous 2,7 V/m". À noter que 9 villes ont été soumises à de nouvelles procédures de concertation et d'information locales pour accompagner les projets d'implantation d'antennes relais.
Les recommandations des experts
Dans leurs rapports, une dizaine de suggestions sont données : avant l'installation d'une antenne, il faudrait informer obligatoirement les occupants du bâtiment. L'opérateur devrait transmettre un dossier d'information au maire sur les projets d'antennes. De même, les maires devraient avoir la possibilité de demander aux opérateurs une simulation du champ d'ondes généré par la future antenne… Les experts soulignent tout de même que dans 20 % des cas, les antennes relais ne sont pas la source principale d'exposition.
Sources : franceinfo, nouvelobs, lesechos, developpement-durable.gouv