Décidément, les développeurs d'application ne reculent désormais devant rien quand il s'agit de créer l'évènement ou tout simplement d'attirer l'attention. En mars prochain, LivesOn, une application permettant de twitter après la mort sera lancée. Étonnant voire même inquiétant.
Non, non, l'application LivesOn n'est pas la dernière tendance en date du spiritisme mais un système basé sur des algorithmes. En analysant le comportement de l'utilisateur et sa manière de s'exprimer sur Twitter, cette application est capable de publier en son nom, même après sa mort. En outre, l'utilisateur pourra choisir une personne de son entourage pour gérer son compte après sa mort. Ce que le slogan de LivesOn résume de la façon suivante, "When your heart stops beating, you'll keep twitting" – "quand votre cœur cessera de battre, vous continuerez à twitter".
Comme le souligne le Guardian, l'annonce de la prochaine sortie d'un tel système a entrainé de vives protestations, notamment en ce qui concerne les questions philosophiques et éthiques posées par un tel dispositif. Mais alors que beaucoup de personnes semblent choquées par LivesOn, d'autres s'en disent ravies. David Bedwood, le partenaire de l'agence de publicité anglaise se chargeant du développement de l'application, a indiqué au Guardian que ce nouveau programme pourrait prochainement être considéré comme une façon légitime et facile de continuer à vivre. Et d'ajouter que contrairement à la cryogénie, LivesOn est une application qui ne coûte rien, et qui "fonctionnera mieux qu'une tête congelée".
Un projet qui pose des problèmes juridiques et éthiques
En s'inscrivant sur LivesOn, l'utilisateur sera amené à nommer une personne qui prendra le contrôle de son compte après sa mort. Après le décès de celui-ci, la personne sélectionnée aura donc le contrôle du compte du défunt. Problème : l'usage des mots de passe du défunt par des membres de la famille correspond à une violation des conditions d'utilisation de bien des sites internet. En outre, une procédure complexe de lègue doit être réalisée pour avoir accès aux photos et aux messages de la personne décédée. À noter que par le passé, les représentants de Facebook s'étaient déjà opposés à plusieurs reprises à ce que les familles puissent obtenir les données de la personne décédée.
Le site internet Dead Social, un outil d'"héritage électronique", remédie quant à lui au problème en offrant la possibilité au défunt de créer une série de messages à envoyer à titre posthume via Facebook ou Twitter. Et dans le même genre, TweetHereAfter recense pour sa part les derniers tweets des défunts.
Des réseaux sociaux hantés par des fantômes électroniques ?
Mais l'intérêt d'une application comme LivesOn divise de nombreux psychologues. Alors que Dead Social peut en un sens être considéré comme la prolongation numérique des classiques lettres papier que l'on laisse à l'aube de sa mort, la création de messages artificiels au nom du défunt est problématique. D'ailleurs, une question revient souvent dans les observations des psychologues : que se passerait-il si une personne oppressait et harcelait les contacts du réseau du défunt ? Et les utilisateurs continueraient-ils à se connecter sur les réseaux sociaux si ces derniers étaient envahis de fantômes électroniques ?