La ministre du Logement, Sylvia Pinel, a dévoilé mercredi le plan de soutien à la construction. Un chantier qui va notamment s'appuyer sur l'élargissement du prêt à taux zéro pour faire repartir l'achat de biens neufs. But de la manœuvre : renforcer la classe moyenne.
Mis en place il y a maintenant près de 20 ans, le prêt à taux zéro (PTZ) a fait l'objet de nombreux changements depuis son lancement. Mais bien qu'intéressant, ce dernier attire de moins en moins, à l'instar de son dérivé axé sur la rénovation énergétique des logements, l'éco-PTZ. Un phénomène conjoncturel d'une part, mais qui s'explique aussi par les restrictions appliquées courant 2012. Comme l'a regretté mercredi la ministre du Logement, Sylvia Pinel, ce dispositif est actuellement réservé "à la fois aux zones les plus tendues, donc les plus chères, et aux ménages les plus modestes, pour qui l'achat immobilier dans ces zones est inaccessible".
Vers l'extension du système
Pour remédier à cette situation, le plan de soutien du gouvernement au secteur de la construction va donc élargir les conditions d'accessibilité au prêt à taux zéro. De fait, le prix du bien ainsi que le niveau du prêt accordé vont être augmentés. D'autre part, le plafond de revenu des acheteurs va aussi être étendu aux classes moyennes à compter du 1er octobre. Pour le Président de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), Jean-François Buet, certains ménages qui n'avaient pas accès au PTZ vont ainsi y avoir droit, sans pour autant que l'élargissement ait un effet inflationniste. Résultat, le gouvernement estime que le nombre de PTZ signés devrait idéalement passer de 40 000 à 70 000 par an.
À titre d'exemple, dans une vile comme Toulouse, à savoir une zone considérée comme relativement tendue, si l'on tient compte du barème présenté par le ministère, un couple disposant d'un revenu de 2 250 euros par mois voulant accéder à la propriété sera en mesure d'emprunter 49 000 euros à 0 % d'intérêt, contre 43 500 euros aujourd'hui. En outre, le remboursement passerait de 5 à 7 ans.
Des déceptions pour l'immobilier ancien
Espérée depuis longtemps par les professionnels de l'immobilier et les accédants probables à la propriété, cette mesure devrait toutefois faire des déçus. Si les logements anciens, qui étaient exclus du système depuis 2012, vont réintégrer le PTZ, reste que les biens concernés sont rares : il n'y a que les logements à réhabiliter situés en milieu rural – en vue de la "revitalisation des centres bourgs" – qui entrent dans le calcul. À ce titre, la Fnaim considère la mesure insignifiante, notamment parce que le prix du neuf est souvent trop élevé. Pour cette raison, l'idéal selon la fédération serait d'acquérir dans un premier temps un bien ancien pour ensuite avoir la possibilité d'acheter du neuf.