Deux amendements au projet de loi santé de Marisol Touraine ont été déposés lundi en vue d’interdire le recours aux mannequins dont la maigreur est dite extrême. Une mesure déposée par le député PS Olivier Véran par ailleurs soutenue par la ministre de la Santé.
Les mannequins trop maigres se verront-ils prochainement interdire l’accès aux podiums ? C’est en tout cas ce que propose Olivier Véran, député PS de l’Isère et médecin de profession. Dans cette optique, celui-ci a déposé lundi 16 mars deux amendements au projet de loi santé de Marisol Touraine. Une initiative visant à la fois à préserver les mannequins des dangers liés à l’extrême maigreur, mais également les Français(e)s des risques d’anorexie, potentiellement favorisés par la vision de femmes trop maigres.
À noter que les deux amendements vont probablement voir le jour, dans la mesure où la ministre de la Santé Marisol Touraine a d’ores et déjà approuvé l’initiative. Celle-ci a d’ailleurs indiqué qu’un mannequin doit nécessairement s’alimenter et prendre soin de sa santé. Et qu’une telle interdiction serait une façon pour les jeunes femmes et jeunes filles de cesser de percevoir les mannequins comme des modèles.
Des pièces obligatoires en vue d’une embauche
En pratique, Olivier Véran souhaite obliger les mannequins à fournir un certificat médical avant d’être embauchés. La possibilité d’être filmé ou photographié supposerait alors un indice de masse corporel (IMC) minimum. Les agences qui ne se conformeraient pas à ce mode de fonctionnement s’exposeraient à des amendes jusqu’à 75 000 euros et à des suites pénales – jusqu’à six mois d’emprisonnement.
Comme définit-on l’"extrême maigreur" ?
Cette dénomination est encadrée par l’IMC. Par exemple, en Espagne, l’IMC minimum pour les mannequins s’élève à 18,5, et 18 en Italie (autrement dit 55 kg pour 1,75 m). Or, l’organisation mondiale de la santé (OMS) juge qu’une personne se trouve en situation de dénutrition sévère en deçà d’un IMC de 17, et en situation de famine en dessous de 16. Pas moins de 30 000 à 40 000 personnes sont concernées par l’anorexie en France.