Durant son quinquennat, François Hollande n'a pas réussi à améliorer la situation du mal-logement en France. C'est en tout cas ce qu'estime la Fondation Abbé Pierre dans son nouveau rapport annuel publié ce mardi 31 janvier. Rapport dans lequel elle concède tout de même que « des graines ont indéniablement été semées et des avancées obtenues, en matière de loyers, d'orientation des attributions HLM, de gouvernance, de précarité énergétique... ».
Mal-logement en France : des nombres inquiétants
Près de 4 millions, c'est le nombre de personnes actuellement mal logées en France (12 millions si on inclut celles dont la situation est considérée "fragile"). Plus de 2 millions vivent dans des logements très inconfortables tandis que plus de 930 000 personnes vivent en surpeuplement accentué (c'est-à-dire qu'il leur manque au moins deux pièces). En outre, plus de 750 000 personnes vivent à l'hôtel tandis que selon les nombres de 2016, 143 000 individus sont sans domicile.
Parallèlement, 3,5 millions de personnes n'arrivent pas à se chauffer correctement. Plus de 5,5 millions de personnes, enfin, consacrent 35 % de leur salaire au logement ce qui leur laisse moins de 650 euros par mois et par personne pour vivre.
Fondation Abbé Pierre : un 22e rapport annuel négatif
Construire 500 000 logements par an dont 150 000 logements sociaux, telle était la promesse de François Hollande au début de son quinquennat. Le verdict à l'approche de la fin de celui-ci ? Le gouvernement estime les objectifs atteints comme l'explique Emmanuelle Cosse, ministre du logement :
« En matière de logement, le président de la République a atteint ses objectifs : 500 000 nouveaux logements par an, dont 150 000 logements sociaux. Nous sommes aujourd’hui à plus de 440 000 sur le premier objectif, et plus de 130 000 sur le second. Autant dire que le cap est tenu. »
Du côté de la Fondation Abbé Pierre, le bilan est plus mitigé. Pour Christophe Robert, délégué général de la fondation, « le compte n’y est pas » puisque « 376 500 mises en chantier, sur un an, en novembre 2016, ce n’est pas 500 000 logements édifiés. Quant à la production de logements sociaux, elle ne décolle pas. [De plus,] la production [de logements très sociaux] reste décalée par rapport aux besoins des plus pauvres ». Christophe Robert ajoute que la mobilisation du parc privé est également insuffisante.
Enfin, les expulsions de locataires ont connu une hausse spectaculaire : +33 % par rapport à 2006.
Quelques bonnes critiques cependant
Si la fondation Abbé Pierre ne dresse pas un bon bilan du quinquennat de François Hollande concernant le mal-logement, elle note tout de même quelques points positifs. Tout d'abord, il y a la multiplication des ventes de terrains publics à prix réduit pour y construire des logements sociaux. En outre, les honoraires d’agents immobiliers (location d’un logement) ont baissé de 40 à 50 % dans les zones tendues. Enfin, 99 % des logements disposent désormais de l'eau courante.