Manger de la viande rouge augmente le risque de développer un cancer

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Pour une personne sur trois, le fait de manger de la viande rouge ou de la charcuterie induirait une augmentation du risque de développer un cancer du côlon, d'après une étude rendue public lors de la rencontre annuelle de l'American Society of Human Genetics.

L'une des plus importantes organisations de spécialistes de la génétique, l'American Society of Human Genetics, vient de mettre en évidence une étude inquiétante. Selon celle-ci, en mangeant de la viande rouge ou de la charcuterie, une personne sur trois serait touchée par un variant génétique dont la particularité est d'augmenter le risque de développer un cancer du côlon.

Pour en arriver à cette conclusion, 9 287 patients atteints du cancer du côlon  et 9 116 personnes saines ont été étudiées. Objectif : démontrer qu'il y a bien des interactions entre 2,7 millions de séquences génétiques et le fait de consommer de la viande rouge et de la charcuterie.

Une variation génétique qui concerne 36 % de la population

Se situant au niveau du chromosome 10, la variation génétique rs4143094 est un facteur de transcription relatif à différentes formes de cancer. À peu près une personne sur trois est touchée par ce phénomène. Or, l'étude met en évidence que les personnes concernées ont plus de chances que les autres de développer un cancer du côlon en consommant de la charcuterie.

Pourquoi ? Parce que la digestion de cette dernière serait à l'origine d'une réponse immunologique ou inflammatoire capable de déclencher le développement d'une tumeur. À l'inverse, les personnes non porteuses seraient capables de supprimer cette réponse inflammatoire.

Privilégier les fruits et les légumes

Le rapport étroit entre la nourriture et le risque de développer un cancer n'est pas nouveau. Mais jusqu'à présent, la variation génétique ne jouait aucun rôle spécifique. À noter par ailleurs que l'étude souligne que manger des fruits, des fibres et des légumes limiterait les risques de cancer du côlon.

Bref, alors que l'on considérait auparavant que le régime alimentaire était un facteur de risque de cancer du côlon invariable, la recherche mise au jour permet de comprendre que ce dernier est différent d'une personne à une autre. Ainsi, selon les profils génétiques, les individus ont plus ou moins de risques, comme l'explique l'auteure de l'étude Jane Figuerido.

Et attention : même si vous n'êtes pas porteur de ce variant génétique, il est déconseillé de manger beaucoup de viande rouge, car le risque, que l'on soit concerné ou pas par la variation, est de base considérable.

 

Sources : ASHG, Eurekalert, ghr.nlm, SanteLog