Offrant les mêmes goûts que les bonbons ou les yaourts aux fruits, les médicaments aromatisés se vendent comme des petits pains en pharmacie, d’autant qu’ils sont accessibles sans ordonnance. Pourtant, certains y voient des produits à risque.
Si l’Efferalgan vanille-fraise, le Doliprane Doliz à la fraise ou le Smecta saveur fraise font le bonheur des parents et des enfants, certains spécialistes les considèrent cependant comme des produits marketing dangereux. Les plus sceptiques évoquent en exemple le risque de surconsommation.
Des risques réels
Au mois d’août, Michèle Delaunay, élue PS de Gironde, avait tiré la sonnette d’alarme quant aux risques encourus par les enfants traités avec les médicaments aromatisés. Dans sa lettre adressée à la ministre de la Santé, elle plaide pour que les médicaments ne soient pas banalisés au point de devenir de simples produits marketing. D’après Mme Delaunay, pris à forte dose, le paracétamol est dommageable pour le foie et neutralise l’effet de certains traitements. Le Dr Lucienne Coscas-Hatchuel, pédiatre dans la capitale, est du même avis et évoque à son tour les risques de surdose, d’intoxication et d’addiction.
Des avis différents
Pour l’Afipa, une association en faveur de l’automédication responsable, les craintes concernant les médicaments aromatisés vendus sans ordonnance sont infondées. D’après Daphné Lecomte-Somaggio, déléguée générale de l’Afipa, il n’y a pas lieu de s’alarmer outre mesure, car les produits gardent un goût de médicament. Selon elle, tous ces produits ont reçu l’aval de l’Agence nationale de sécurité du médicament ou ANSM.
Un meilleur encadrement
Pour Michèle Delaunay, il serait préférable de revoir l’emballage de ces produits trop attractifs pour qu’ils ressemblent aux “vrais” médicaments. Elle préconise également de les placer derrière le comptoir et non plus en rayon. Enfin, elle recommande aux parents d’être particulièrement vigilants en rangeant les médicaments aromatisés dans des endroits inaccessibles aux enfants. Ce dernier point est partagé par l’Afipa, qui demande la mise en place d’une campagne d’information. Interrogée sur la question, l’ANSM avoue partager les mêmes préoccupations que la députée PS et émettra prochainement des recommandations.