À peine un mois après nous avoir proposé de manger des insectes pour lutter contre la faim dans le monde, la FAO, organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture, vient de recommander le développement de produits alimentaires à base de méduses. D'après un rapport publié jeudi 30 mai, l'organisation espère ainsi être en mesure de limiter la prolifération de cet animal gélatineux dont la multiplication remet en cause les stocks de poissons.
Sous l'effet de la pollution, entre autres, les méduses sont de plus en plus nombreuses dans les océans du monde entier, comme le souligne la FAO. Tant et si bien que ces dernières pourraient, selon les chercheurs, progressivement supplanter en nombre les poissons. Or, si nous ne sommes actuellement pas en mesure de lutter contre ces dernières, pourquoi ne pas dans ce cas développer des produits à base de méduses pour l'alimentation ?
Percer les secrets de la méduse immortelle
Dans un premier temps, la FAO et les spécialistes ont mis en perspective la possibilité d'exploiter la méduse immortelle (ou Turritopsis nutricula), animal dont la particularité est d'inverser son processus de vieillissement. Une faculté révolutionnaire qui pourrait à l'avenir bien nous servir à élaborer des produits régénérants pour les êtres humains. Une chose est sûre, quoiqu'il en soit, pour la FAO : l'importante augmentation des populations de méduses pourrait bien être, en dehors de la surpêche, l'une des raisons de la diminution des stocks halieutiques observée en mer Méditerranée et en mer Noire.
D'autre part, il est important de souligner que la surpêche, à l'origine de la disparition de grands prédateurs marins, est loin d'être sans effet sur la prolifération des méduses. Or, un cercle vicieux se met également en place puisque les méduses se nourrissent beaucoup de larves de poissons juvéniles. Et alors que seule l'incidence de la pêche pratiquée par l'homme était par le passé prise en compte pour établir les seuils de référence d'une pêche durable, les méduses joue désormais un rôle considérable au niveau des œufs et des larves de poissons.
L'introduction d'une méduse par erreur en mer Noire
À noter que les premiers dégâts flagrants perpétrés par les méduses sur les stocks halieutiques ont été perceptibles dès les années 1980, et ce suite à l'introduction en mer Noire de la méduse Mnemiopsis Leidyi, une espèce habituellement située dans l'océan Atlantique. Problème : les répercussions ont été si importantes que de nombreuses pêcheries locales ont fait faillite.
Pour résoudre ce problème, il aura fallu attendre l'arrivée en mer Noire d'une autre espèce envahissante : la Beroe ovata, qui se nourrit de Mnepiosis Leidyi. Reste que l'augmentation générale des méduses dans les océans du globe est aussi due à d'autres éléments tels que le réchauffement climatique ou encore l'augmentation de la teneur de l'eau en nutriments.
Source : FAO