Devant la recrudescence des faux ordres de virements à l’approche des fêtes, la police sonne l’alerte. L’office central de répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) parle même de "fléau économique". Tour d’horizon du phénomène.
Attention aux escroqueries aux faux virements, prévient la police. Alors que Noël approche, les faux ordres de virements, dont les montants sont souvent astronomiques, sont légion. Comme le met en évidence l’OCRGDF, les experts à l’origine de ce type de tromperie sont aujourd’hui la bête noire des entreprises de langue française, au sein de l’Union européenne (UE). Reste que ce genre d’escroquerie n’est pas un phénomène nouveau, et ce d’autant plus en période de fêtes – moment où la plupart sont moins attentifs.
Comment se déroule ce type d’escroquerie ?
En pratique, même si le procédé se révèle d’une simplicité enfantine, une connaissance du fonctionnement des entreprises visées est nécessaire. Le tout est alors d’obtenir illégitimement le versement de fonds en se faisant passer, via le comptable notamment, pour le PDG. Souvent, le prétexte avancé est une prochaine fusion/acquisition, ou encore une modification de domiciliation bancaire, par exemple pour le versement du loyer de la société.
L’ennui, selon l’office de la PJ, est que les montants indûment payés sont en général colossaux : si les plus faibles tournent autour de 400 000 euros, les plus importants atteignent 25 millions d’euros. En l’espace de trois ans, 700 phénomènes comparables auraient été enregistrés en France dans 360 entreprises. De la sorte, 300 millions d’euros auraient été subtilisés. En outre, 1 200 plaintes ont été déposées sur trois ans. En général, les escrocs passent par des sociétés écrans, et la destination finale du virement est la Chine. Tandis que la base de repli est souvent Israël, état avec lequel l’Hexagone n’a pas d’accord bilatéral d’extradition.
Même si quelques fautifs ont été arrêtés ces derniers temps, notamment en Chine, de nombreux autres sont actuellement formés en anglais, d’après l’office de la PJ. Méfiance, donc.