Ce mercredi, le robot Philae va être envoyé depuis la sonde européenne Rosetta pour se poser sur la surface d’une comète située à plus de 500 kilomètres de la Terre. Objectif : trouver des informations permettant notamment d’expliquer la vie sur Terre. Focus sur cette mission hors du commun, grande première dans l’histoire de la conquête spatiale.
Les détails permettant de comprendre la vie sur Terre se situent-ils à quelque 500 millions de kilomètres au-dessus de nos têtes ? Peut-être. Ce mercredi, à 09h35, la sonde Rosetta va déposer dans l’espace le robot Philae, son passager, après dix années de périple intergalactique. Une manœuvre risquée censée permettre l’atterrissage de ce petit appareil de la taille d’un frigo 20 kilomètres plus bas, après 7 heures de chute, sur le flan de la comète Tchourioumov-Guérassimenko.
MAJ : d’après l’agence spatiale européenne (ESA), un incident technique pourrait compromettre la mission. Le système de descente active fournissant une poussée pour éviter un éventuel rebond à l’atterrissage est obsolète. Ce qui va rendre l’ancrage de l’appareil dans le sol de la comète plus délicat.
Une opération au coût pharaonique
Fans d’astronomie et scientifiques devraient être nombreux à suivre l’évènement, tandis que 500 000 personnes avaient déjà assisté à la retransmission en direct de la mise en orbite de Rosetta. Cette mission aura coûté plus de 1,3 milliard d’euros.
Pourquoi Philae atterrit sur une comète
Il faut savoir que les comètes, à savoir des corps célestes, fascinent la communauté scientifique car ils sont les témoins directs de la formation de l’univers. Ainsi, ces boules de neige de 4,5 milliards d’années sont plus anciennes que nos planètes. Il n’est donc pas négligeable que la comète Tchouriomov-Guérassimenko, avec ses 4 kilomètres de diamètre, nous en dise plus sur notre univers.
Que pourrait découvrir Philae ?
Jusqu’à aujourd’hui, si bien des comètes ont été survolées, aucun appareil ne s’était jamais posé sur l’une d’entre elles. Avec son laboratoire intégré, Philae va forer le sol pour y prélever et y analyser quelques échantillons. À la lumière de cette étude, des informations cruciales pourraient être révélées. Sans compter que des comètes ont frappé la Terre durant des centaines de millions d’années. Il n’est donc pas impossible qu’elles aient pu transporter avec elles l’eau et les molécules organiques à l’origine de la vie.
La mission sera-t-elle une réussite ?
Si certains scientifiques estiment que le taux de réussite s’élève à 50 %, d’autres tablent sur du 60-70 %. En pratique, si le sol de la comète est dangereux, avec des pentes à 60 %, le jet de gaz devrait permettre à Philae de se plaquer au sol rapidement. Par ailleurs, deux harpons se déploieront pour stabiliser l’appareil. Ce qui lui permettra alors de fournir aussitôt un panorama du sol cométaire via les caméras installés.
À noter qu’à l’instar de Rosetta, le nom Philae est un clin d’œil à la pierre de Rosette avec laquelle Champollion a décrypté les hiéroglyphes au XIXème siècle. Il s’agit du nom de l’île où l’égyptologue a identifié les éléments décisifs à leur traduction.
Sources : metronews, francetvinfo, esa