D'après une enquête menée courant avril par des bénévoles de l'association de consommateurs UFC Que-Choisir, le poids moyen des prospectus reçus chaque mois dans nos boîtes aux lettres s'élèverait à 2,7 kg. Un volume de papier qui atteignait tout juste 2 kg en 2004.
En dépit de la publicité en ligne et de la généralisation des autocollants "Stop pub", les prospectus publicitaires ne cessent de se multiplier dans nos boîtes aux lettres. Pour preuve, l'UFC Que-Choisir a réalisé une enquête dans 58 départements grâce à des bénévoles pour savoir ce qu'il en était à l'heure actuelle. Résultat, le poids moyen mensuel enregistré atteint 2,7 kg avec 72 prospectus distribués en moyenne – c'est 35 % de plus qu'il y a dix ans. À noter que ce volume ne dépassait pourtant pas 2 kg en 2004.
Un phénomène que l'association de consommateurs juge comme une gabegie "économique et écologique" doublé d'un échec en matière de politique de prévention de la pollution publicitaire. Aujourd'hui, selon le président de l'UFC Que-Choisir, Alain Bizot, les annonceurs dépenseraient 3 milliards d'euros chaque année en publicité de ce type.
À ce titre, c'est la grande distribution qui pèse le plus lourd, avec environ 35 % des imprimés distribués, devançant les enseignes de bricolage-jardinage, et les magasins d'ameublement-décoration.
L'UFC en appelle à une "pénalité financière"
Lancé en 2011, l'autocollant "Stop pub" s'est dans l'ensemble avéré un barrage relativement efficace contre les annonces, malgré le fait que les distributeurs ne le respectent pas toujours. D'après l'UFC, les ménages disposant de ce dernier reçoivent environ 12 prospectus pour un poids de 370 grammes de papier. Malheureusement, seuls 10 % des Français l'utilisent.
Face à un tel constat, l'UFC réclame aux pouvoirs publics de mettre en place un système de "pénalité financière", un dispositif par ailleurs déjà en place au Portugal et en Allemagne. Conçu à l'attention des enseignes ne respectant pas le "Stop pub", cette pénalité aurait ainsi un vrai rôle de dissuasion et permettrait aux collectivités territoriales d'avoir tous les outils en main pour mettre en place une vraie politique de prévention des déchets papiers.
Par ailleurs, l'association demande un audit du ministère de l'environnement sur le financement du recyclage du papier, qui reposerait aujourd'hui largement sur les contribuables, et pas sur les émetteurs de prospectus.