Parmi les différentes espèces d’insectes qui tiennent à garantir l’exclusivité de leur partenaire sexuel, les Larinia jeskovi, araignées nocturnes d’Europe de l’Est, remportent la palme de la barbarie.
Des zoologues de l’Université de Greifswald, en Allemagne, ont publié récemment dans la revue Current Biology leurs recherches sur le mode de reproduction insolite de ces araignées.
On connaissait les techniques complexes d’autres espèces à l’imagination débordante : forcer la femelle à ingérer une substance pour la rendre moins attractive aux yeux des autres mâles, ou encore se délester d’une partie de sa mandibule dans ses organes génitaux afin d’en bloquer l’accès aux mâles suivants.
Mais la méthode appliquée par les mâles Larinia jeskovi pour garantir leur paternité s’avère nettement plus barbare. Lors de l’accouplement qui ne dure que 2 secondes et demi pour 4 pénétrations, ils en profitent pour sectionner les organes génitaux de leur partenaire. Littéralement, ils la mutilent. Ce qu’ils détruisent est le scapus, petit élément de l’appareil génital de la femelle auquel les mâles s’accrochent au moment d’un accouplement, souvent mouvementé, à l’envers sur un fil. Or, sans celui-ci, les mâles suivants ne peuvent pas s’accrocher et le rapport est impossible.
Subtilité pour le moins pernicieuse : cet acte cruel ne la stérilise pas, et ne lui enlève pas non plus son désir de reproduction. Effroyablement astucieux.
Sources : Sciences et Avenir ; Le Monde