Qu’il est difficile de suivre la langue française et son évolution ! Pourtant, bon nombre d’expressions peuplent notre langage quotidien et les maîtriser pourrait bien s’avérer utile dans certaines situations. Pour arrêter d’être à côté de la plaque et comprendre le côté obscur de la langue française, Pratique.fr vous en donne les clefs et les astuces.
Tièp : Nom qui évoque le sentiment de mépris du locuteur qui l’utilise.
Origine : comme la plupart des mots de l’argot, il est formé du verlan du nom "pitié".
Ex : "Tu fais tellement tièp dans ton jean serré. " ("Je ne suis pas amateur des pantalons coupe droite")
Crari : locution adverbiale ayant pour but d’accentuer un fait ou de tourner une personne en dérision. Si l’on veut rester dans la langue jeune, il est également possible de le remplacer par "genre" (voir la première édition du parler jeune). Il peut prendre plusieurs orthographes (krari, krarie, crarie…) mais sa prononciation reste la même.
Ex : "Arrête de crari avec ta nouvelle voiture." ("Peux-tu arrêter de te vanter avec ta nouvelle voiture ?")
Walpé : Expression qui désigne la nudité d’une personne.
Origine : il vient du verlan du terme "à poil" .
Ex : "C'est pas possible de voir autant de nana à walpé à la télé". ("Il est affligeant de voir le nombre de femmes nues à la télévision.")
Murger (se) : Verbe qui désigne l’action de boire sans, vraiment aucune, modération. Son synonyme serait donc bien évidemment "se saouler". Il s'emploie aussi comme un substantif après le verbe "se prendre" : se prendre une murge.
Origine : l’histoire de ce mot date du début du XXème siècle. Dans Paris, la rue Alphonse Murge, désormais détruite, longeait les entrepôts de vins entre Bercy et la rue de Charenton. Les clients bien heureux d’aller boire disaient donc "allons-nous murger" au lieu de "allons dans la rue Murge pour boire un coup et nous saouler".
Ex : Je me suis pris une murge hier, je me souviens de rien…" ("J’ai tellement bu hier que je ne me souviens de rien")
Maraver : Verbe transitif qui exprime l’action de se bagarrer, de taper quelqu’un. Pour donner plus d’impact à sa menace, il est conseillé de ne pas le conjuguer et de le laisser à la première personne du singulier "marave".
Origine : Il vient du roumain "marav" qui signifie frapper quelqu’un.
Ex : "Toi j'vais t'marav' ta gueule si tu continues à me parler comme aç'." ("Tes propos à mon encontre me donnent envie de te frapper violemment au visage.")
Et rien de tel qu’une petite mise en situation pour se mettre à niveau.
- J’ai failli marave ce mec hier à la soirée pendant que tu te prenais une murge.
- Il faisait crari c’est tout.
- Pire, laisse béton il fait tièp plus qu’autre chose à finir à walpé devant tout le monde.
Sources : Dictionnaire de la zone ; Keskiladit.com ; Wiktionnaire