Des scientifiques autrichiens viennent de découvrir le bruit émis par les girafes. Il aura fallu pas moins de 10 années de recherches fastidieuses pour réussir à identifier un son propre à cette espèce qui passait pour éternellement muette.
Au moment où le célèbre tube des frères Ylvis, "What does the fox says ? » (Que dit le renard ?), semblait mettre le doigt sur un mystère zoologique d’importance, des scientifiques de l’Université de Vienne s’interrogeaient sur les raisons du silence des girafes. Or, leurs travaux auraient finalement payé, puisque nous connaissons désormais grâce à eux le son émis par les girafes, de même que la raison pour laquelle nous ne l’entendons jamais.
Les girafes, longtemps passées pour de majestueuses créatures de silence, ne seraient finalement pas si discrètes une fois le soleil couché. Pendant des décennies, les gardiens de zoo n’étaient témoins que de reniflements nocturnes assez peu parlants. Certains expliquaient cette discrétion étonnante par la longueur du cou des girafes, qui rendrait difficile le passage de sons. Bien qu’elles disposent d’un larynx, des muscles d’une puissance remarquable sont nécessaires pour faire vibrer suffisamment leurs cordes vocales et faire ainsi remonter des sons perceptibles par l’oreille humaine.
S’il était communément admis que les girafes communiquaient entre elles et probablement avec d’autres espèces de mammifères, aucun bruit notable n’avait encore été enregistré. Les scientifiques viennois déterminés à étudier le mode de communication des girafes, sont allés jusqu’à enregistrer dans trois zoos différents quelque 938 heures de bruits de girafes sur une période de 8 ans. Un extrait de leur travail est disponible ici sur SoundCloud.
Il était - contrairement à ce que l’on imagine - inutile d’écouter scrupuleusement les enregistrements. Car lorsqu’on étudie une bande-son à des fins scientifiques, c’est géométriquement qu’il faut en examiner la fréquence. Ce qu’on cherche alors précisément, c’est à isoler une structure ou un modèle de fréquence récurrent, voire systématique. L’élément mis au jour par les chercheurs, après avoir passé 938 heures de grognements au peigne fin, s’apparente ainsi à un modèle unique et propre aux girafes. Séquence à laquelle les scientifiques de l’Université de Vienne auront consacré 10 années de recherches fastidieuses.
La nuit uniquement, les girafes émettent un son que l’on peut qualifier désormais de bourdonnement. Sa fréquence de 92Hz est quasiment inaudible pour l’oreille humaine. Comme pour toutes les espèces de très grande taille, la basse fréquence des sons émis se rapproche de l’infrason. Et puisque rien ne permet encore d’attribuer ces sons à des comportements précis, le mystère de tous ces bourdonnements nocturnes reste entier.
Sources : Wired