Des scientifiques auraient trouvé de quoi est composée l'eau de fontaine de jouvence. Si vous pensiez que celle-ci est un mythe, détrompez-vous : rallonger la vie fait bien partie de notre réalité. Des chercheurs du Laboratoire de biologie moléculaire de la cellule, à Lyon, viennent de découvrir l'existence d'un puissant gène, responsable de la longévité, dont la maîtrise pourrait considérablement modifier ce que nous appelons encore "vieillesse", mais qui demain pourrait ne plus exister.
Les chercheurs ont réussi à isoler un gène, répondant au code nhr-80, très impliqué dans de nombreux processus liés au métabolisme et à la résistance au stress. Il joue donc un rôle important dans la qualité du vieillissement : ce gène réduit le stress et permet de mieux combattre les agressivités de l'environnement, deux causes principales du vieillissement prématuré, explique le site info-senior.
La vie ne tient qu'à un gène
En 1999, deux scientifiques de l'Université de Californie montrent que la suppression de cellules germinales, à l'origine des ovules et des spermatozoïdes, fait gagner de l'espérance de vie à un ver, le Caenorhabditis Elegan, plus connu sous le nom de C. Elegans. Ce dernier est un cobaye incontournable dans les expériences génétiques du vieillissement. L'opération lui a fait gagné 60 % de vie en plus, et lui a offert une vieillesse douce et harmonieuse, mais surtout en bonne santé. Les scientifiques ont ensuite cherché, parmi les animaux dépourvus des tissus reproducteurs, ceux dont la durée de vie restait inchangée. De cette façon, ils ont pu mettre en évidence un gène, le fameux nhr-80, et son rôle dans la longévité.
L'équipe de scientifiques de Lyon a effectué des expériences sur ce même ver. Ainsi, ceux dont le gène est surexprimé voient leur espérance de vie grimper de 150 % par rapport à leurs congénères. L'opération consiste donc à surexprimer le gène, qui, grâce à une hormone encore inconnue, réduit le vieillissement. En revanche, les vers dont le gène est muté n'ont bénéficié d'aucun gain de longévité. Cette transformation serait applicable à l'être humain, sans pour autant porter atteinte à sa reproduction. Ces premiers résultats, déjà lourds de sens, ne sont pas les seules conclusions de cette équipe. D'autres résultats spectaculaires ont été observés.
Le vieillissement n'est pas uniquement dû à l'âge
Les scientifiques ont analysé le gène nhr-80 et y ont découvert un composant de taille : le fat-6. Ce dernier commande une enzyme capable de transformer un acide gras saturé en acide gras insaturé. C'est pourquoi les vers dont le gène nhr-80 est muté n'ont pas vu leur vie s'accroitre : les acides ne sont pas désaturés. Autrement dit, cela signifie que les acides gras saturés seraient responsables du vieillissement ! Et à contrario que les acides gras insaturés ou oléiques, que l'on retrouve principalement dans l'huile d'olive, peuvent accroitre la longévité. Au moins, le mystère du régime méditerranéen est élucidé.
Les recherches continuent, en observant ce mécanisme sur des mammifères fertiles, afin de voir l'évolution et comment faire pour en tirer les mêmes bénéfices que chez le ver. Dès que les chercheurs auront compris le mécanisme de ces cellules, ils espèrent mettre au point des médicaments qui pourraient lutter contre le vieillissement du corps et du cerveau comme la neurodégénérescence, les cancers ou encore l'ostéoporose explique le CNRS dans un communiqué.
Source : www.cnrs.com