Voilà plusieurs années, déjà, que la nocivité des ondes Wifi attise les débats. Alors qu'il est aujourd'hui encore difficile d'évaluer avec précision leur risque pour la santé, tant les études prouvant ou infirmant leur dangerosité se sont multipliées, des étudiantes danoises ont de leur côté choisi de mener leur propre expérience. Or, les résultats de leur enquête ont vraiment de quoi faire réfléchir…
Une étude enfantine…
Depuis quelque temps sujettes à des problèmes de concentration et d'insomnie, des étudiantes danoises ont émis l'hypothèse que ce phénomène pouvait être lié au fait de dormir à proximité de leurs téléphones portables. À partir de cette supposition, ces dernières ont décidé de mener une expérience consistant à évaluer les effets des ondes Wifi sur le développement des végétaux. Si l'expérience peut sembler simple voire simpliste, reste que le résultat obtenu par les danoises ne manque pas d'intérêt.
... aux résultats rien de moins qu'alarmants
Afin de réaliser leur "étude", les étudiantes ont réparti des graines de cresson dans douze assiettes, parmi lesquelles six étaient en contact direct des ondes Wifi, et les six autres à l'abri. Au-delà de cette différence, toutes les graines ont évolué dans des conditions d'éclairage et d'arrosage en tout point similaires. Douze jours après le début de l'expérience, le résultat obtenu est sans appel : la croissance des graines de cresson directement exposées aux ondes Wifi de la norme IEEE 802.11g n'a tout simplement rien donné.
Ainsi, plus de 90 % des graines n'ont absolument pas germé, contrairement à celles à l'écart des ondes Wifi dont le développement s'est parfaitement déroulé.
Une expérience qui interpelle la communauté scientifique
Bien calibrés et bien présentés, le rapport et la présentation de l'expérience réalisée par les cinq danoises a suscité la curiosité de nombreux scientifiques, à l'instar du professeur Olle Johansson, de l'Institut Karolinska de Stockholm, selon lequel "la richesse de détails et de précisions est exemplaire". Un travail qui a par ailleurs permis aux jeunes filles de remporter le premier prix du concours "Jeunes chercheurs".
Reste néanmoins que ce n'est pas la première fois que la nocivité des ondes Wifi est pointée du doigt. Pour rappel, la Ville de Paris avait été contrainte en 2007, compte tenu des plaintes de plusieurs personnes, de débrancher des bornes Wifi dans quelque six bibliothèques. Ce qui n'avait toutefois pas empêché Paris de les réactiver quelques jours plus tard après la parution d'une étude prouvant que le taux d'émission était inférieur à la normale, et ce en dépit de la protestation des syndicats.
En outre, suite à la parution de l'étude des danoises, un site néerlandais a mis en ligne une contre enquête la remettant en question. Une chose est sûre : le débat sur la dangerosité des ondes n'est pas prêt de se terminer.