Il y a peu, un rapport de l'Inspection générale des finances a recommandé la réforme des professions réglementées. Mais quels seront les métiers dont le monopole est visé par le dispositif mis en place par Bercy ? Et combien gagnent ces derniers ? Tour d'horizon.
Médecins, ambulanciers, pharmaciens… au total, pas moins de 37 professions "réglementées" sont visées par Bercy. Parmi celles-ci, des professions variées qui vont du charcutier au chauffeur de taxi. Si l'on se réfère à la définition qu'en donne le site du Pôle emploi, les professions réglementées sont celles dont l'exercice dépend de la possession d'un diplôme ou une condition formelle de qualification. Une qualification permettant à ceux la détenant de bénéficier d'une sorte de monopole. Phénomène que déplore aujourd'hui le gouvernement.
Quid des professions réglementées ?
Dans l'ensemble, les professions réglementées rassemblent différentes catégories de métier :
- les professions juridiques, à l'instar des avocats, des notaires, des huissiers et des greffiers ;
- les professions commerciales et artisanales, qui intègrent les services à la personne et même l'alimentation (réparateurs, menuisiers, vendeurs, coiffeurs, opticiens, boulangers, charcutiers, agents immobiliers, etc.) ;
- les professions médicales, comme les infirmiers, pharmaciens, vétérinaires, kinés, sages-femmes, diététiciens, orthophonistes, psychologues, chirurgiens-dentistes ou encore les ambulanciers ;
- les professions libérales, tels que les architectes et les experts-comptables.
À noter que ces professions réglementées sont toutes mentionnées sur le site du centre international d'études pédagogiques. La France en compte une centaine.
12 professions réglementées dans le collimateur du gouvernement
En 2010, selon Les Échos, le revenu moyen annuel des douze professions étudiées via le rapport de l'Inspection générale des finances s'élevait à :
- 227 791 euros pour les notaires ;
- 150 455 euros pour les huissiers de justice ;
- 100 387 euros pour les pharmaciens ;
- 89 946 euros pour les médecins généralistes ;
- 88 559 euros pour les chirurgiens dentistes ;
- 86 784 euros pour les agents généraux d'assurances ;
- 64 420 euros pour les avocats ;
- 63 442 euros pour les experts-comptables ;
- 47 509 euros pour les infirmiers libéraux ;
- 44 242 euros pour les architectes ;
- 43 381 euros pour les masseurs-kinésithérapeutes ;
- 24 392 euros pour les pédicures-podologues.
Reste que le ministère de l'Économie a souligné que le rapport n'était pas encore prêt à l'heure actuelle et que ces chiffres avancés par Les Échos différaient de ceux du rapport.
Pourquoi ces professions vont-elles faire l'objet d'une réforme ?
À l'heure actuelle, celles-ci profiteraient d'un statut de monopole. En d'autres termes, les personnes exerçant ces métiers ne seraient pas assujetties à la même concurrence que les autres professions. À titre d'exemple, le quotidien économique Les Échos indique que les notaires sont les seuls à pouvoir rédiger des actes immobiliers. Tandis que les huissiers ont pour leur part le monopole lorsqu'il s'agit de signifier et d'exécuter des décisions rendues par les tribunaux. En outre, les greffiers bénéficient du monopole sur les actes de procédure des tribunaux de commerce. À noter par ailleurs que le monopole des pharmacies est lui aussi pointé du doigt. Ainsi, la vente de médicaments sans prescription pourrait prochainement être étendue à d'autres officines. D'ailleurs, le gouvernement a d'ores et déjà commencé à remettre en question le privilège de pharmacies via la vente de tests de grossesses dans les supermarchés.
Sources : lesechos, lemonde, leparisien