Le dupilumab, un traitement antiasthmatique expérimental révolutionnaire, pourrait à l'avenir réduire de 87 % l'apparition des crises d'asthme. Un résultat, aux dire des scientifiques, pour le moins prometteur pour les asthmatiques allergiques insensibles aux traitements disponibles.
À en croire les résultats très encourageants enregistrés par une étude clinique travaillant sur le dupilumab, un nouveau traitement contre l'asthme, les asthmatiques allergiques seraient en passe de bénéficier d'un médicament capable de réduire leurs crises de 87 %. Ce médicament, dont l'efficacité a été rapportée mardi 21 mai dans le New England Journal of Medicine, a été mis au point de concert par Sanofi et Regeneron Pharmaceuticals. Même si ce dernier n'en est encore aujourd'hui qu'au stade expérimental, il pourrait néanmoins se révéler très bénéfique pour les 10 à 20 % de patients ne parvenant pas à venir à bout de leur maladie à l'aide des traitements actuellement utilisés.
Pour rappel, l'asthme allergique est une maladie inflammatoire des bronches, entrainée par l'inhalation d'un allergène contenu dans l'environnement. En général, une crise d'asthme suppose un rétrécissement du calibre des bronches, qui a pour effet de gêner l'entrée de l'air, traduisant ainsi une impression de difficulté à respirer. Or, comme l'a constaté le Dr Gianluca Pirozzi, chargé du dupilumab chez Sanofi, le nouveau médicament développé a eu pour conséquence une réduction considérable des crises et symptômes quotidiens, et donc une amélioration de la fonction respiratoire des patients malades.
À noter que c'est la première fois qu'un anticorps expérimental réussit à paralyser, et ce de manière simultanée, les interleukines 4 et 13, deux protéines à l'origine de l'inflammation sécrétées par le corps et responsables de la crise d'asthme.
Une étude à approfondir
Jusqu'à présent, pour lutter contre l'asthme, les traitements de fond supposaient surtout l'usage de corticoïdes et de bronchodilatateurs pour simplifier le passage de l'air dans les poumons. Mais en dépit de ces traitements, de nombreux patients touchés par l'asthme allergique persistant, qu'il soit modéré ou sévère, ne font pas l'objet de contrôles réguliers. Un point d'orgue devrait, selon la directrice de l'Institut de l'asthme à l'Université de Pittsburgh aux États-Unis, Sally Wenzel, pourtant être mis sur ces derniers.
Pour voir le jour et ainsi évaluer l'efficacité du dupilumab et ses éventuels effets indésirables, l'étude de Sanofi a été réalisée sur 104 patients asthmatiques allergiques durant 12 semaines. Or, parmi les 52 personnes ayant reçu le placebo, 23 ont fait une crise d'asthme, contre seulement 3 personnes, dans le groupe traité au dupilumab. En outre, les chercheurs à l'origine de l'étude ont relevé une amélioration flagrante du volume expiratoire maximal par seconde des participants.
Afin de confirmer l'efficacité du dupilumab, un nouvel essai clinique va prochainement être lancé par Sanofi et Regeneron Pharmaceuticals dans le courant du mois de juin. Pendant 24 semaines, ce dernier aura pour but d'évaluer les effets du dupilumab sur les patients non contrôlés touchés par un asthme modéré et sévère.
Sources : New England Journal of Medicine, ClinicalTrials, Journal Sante