Les secteurs industriels sont aujourd'hui de plus en plus nombreux à prendre le large pour atteindre de nouvelles matières premières. Vent, marée, houle, courant… l'océan semble un réservoir d'énergies inépuisables.
Désireux d'explorer les mers et dans l'optique d'encourager le made in France, les groupes industriels hexagonaux affrontent de plus en plus les océans pour accéder aux matières premières. Certains économistes parlent désormais d'une "économie de la mer", où les perspectives de croissance sont intéressantes. Pétrole, gaz, courants, houle, marées, salinité, les mers regorgent de gigantesques gisements d'énergie.
L'Hexagone dispose de la deuxième plus grande zone économique exclusive (ZEE) du monde. Il s'agit d'un espace maritime sur lequel un État côtier peut exploiter et explorer des ressources. Pas moins de onze millions de kilomètres carrés de mers et océans dépendent ainsi de la juridiction de la France, ce parfois même dans des lieux étonnants. C'est par exemple le cas de certains espaces jouxtant l'Australie ou encore le Brésil.
Parmi les plus exploitées : les énergies fossiles et carbonées comme le pétrole et le gaz. Aujourd'hui, de nouvelles technologies permettent de purifier et de liquéfier le gaz naturel recueilli directement depuis les plateformes off-shore. Ne reste plus ensuite qu'à le faire transiter par bateau ou par gazoduc sous-marin. Actuellement, de nombreuses sociétés françaises sont intéressées par ce processus. C'est le cas de GDF Suez avec son projet Bonaparte et de Total avec Ichthys. Conséquence : les dépenses d'exploration-production explosent selon l'Institut Français de Pétrole.
Mais ce n'est pas tout : les grandes sociétés de l'industrie sont toujours plus nombreuses à se tourner vers les énergies marines renouvelables. Pour la France, le vent est de loin l'énergie la plus mûre. Un appel d'offres vient notamment d'être lancé pour 3 Gigawatts (soit le rendement de deux réacteurs nucléaires de typer EPR) et un deuxième serait à l'étude. Coté éolien, l'association européenne des professionnels de l'éolien (EWEA) annonce un parc de 40 Gigawatts d'ici 2020 (contre 3 GW en 2010). Des hydroliennes (éoliennes sous-marines) et des algocarburants sont également à l'étude.
Les centrales houlomotrices pourraient quant à elles permettre de produire jusqu'à 10 % de l'énergie résultant des centrales nucléaires. Preuve que ces énergies étonnantes sont tout sauf une fantaisie.