Le sixième Congrès national de la société française de tabacologie s’est tenu les 8 et 9 novembre à la Maison internationale de Paris sur l’avenir de la consommation de tabac en France. Les représentants de 176 pays à la Convention cadre pour la lutte anti-tabac ont adopté le 12 novembre à Séoul une stratégie commune afin de mettre fin sur le long terme aux trafics illicites de cigarettes et autres produits à base de tabac.
Le tabac est devenu un fléau depuis bien longtemps aux yeux de l’OMS, des gouvernements et des médecins. Proscrire son usage semble difficile. Différentes stratégies locales et nationales agissent avec plus ou moins de succès mais jusqu’à aujourd’hui, il n’y avait pas encore de ligne de conduite à l’échelle mondiale. Les fabricants et les distributeurs de tabac sont aujourd’hui, pour la plupart d’entre elles, des entreprises transnationales : basées dans plusieurs pays, elles ne craignent pas les législations nationales. Il devient donc urgent pour les ONG et les états de mettre en œuvre un protocole global de lutte contre le tabac, mais également contre la fraude.
Le nouveau traité de l’OMS contre le tabac illicite, appelé le "protocole de lutte contre le commerce illégal ou contrebande de produits issus du tabac", prévoit l’instauration de mesures de traçabilité, de suivi, de détection mais aussi de répression concernant les produits issus de l’industrie tabacologique. Ces mesures seront mises en place progressivement durant les premiers mois de 2013 à la suite de la signature du protocole par l’ensemble des parties le 1er janvier prochain.
Le trafic de cigarettes, un marché lucratif
La plupart des fumeurs savent tous comment se procurer des cigarettes moins chères par le biais de trafiquants, de routiers ou simplement d’amis partis en vacances. Le trafic illicite de produits du tabac représente une perte colossale pour les états via les taxes sur les paquets de cigarettes. Le chiffre d’affaire annuel du trafic de cigarettes en France atteint une somme située entre 800 millions et un milliard d’euros pour 600 millions de paquets de cigarettes, selon les estimations du rapport de la commission Robert Schuman. Beaucoup de ces paquets proviennent d’ateliers de faussaires se fournissant avec des produits moins coûteux mais plus dangereux pour la santé. 10 % des produits à base de tabac dans le monde serait issu de la contrebande.