Un siècle après leur prédiction par Albert Einstein, les ondes gravitationnelles pourraient avoir été détectées pour la première fois. Des scientifiques auraient enfin enregistré une vibration de l’espace-temps due à la collision de deux trous noirs. Cette découverte majeure, si elle est vérifiée, pourrait révolutionner le monde scientifique.
Une onde gravitationnelle, c’est quoi ?
En 1916, Albert Einstein prédisait leur existence. Selon sa théorie de la relativité générale, la matière évolue dans un continuum qui lie l’espace et le temps. La gravité des objets déforme la courbure de ce continuum en produisant des oscillations, appelées ondes gravitationnelles. Ce phénomène est semblable aux vagues qui se forment quand une barque passe à la surface d’un lac. Comme elles se propagent dans tout l’Univers à la vitesse de la lumière, ces ondes nous parviennent intactes depuis les confins de l’espace. Elles peuvent ainsi nous prévenir de cataclysmes cosmiques comme un Big Bang ! Toutefois, les ondes gravitationnelles ne peuvent être générées à grande échelle que par des objets énormes comme des étoiles ou des trous noirs. Et si leur existence était reconnue sur le plan théorique, on n’avait encore jusqu’à présent jamais réussi à les percevoir.
Comment mesurer une onde gravitationnelle ?
Récemment, deux trous noirs représentant jusqu’à 36 fois la masse de notre Soleil sont entrés en collision en ébranlant l’Univers entier. À l’occasion de ce phénomène spectaculaire, des astrophysiciens du Laser interforce gravitationalwave observatory (Ligo) aux États-Unis auraient enregistré pour la première fois une onde gravitationnelle. Pour cela, ils ont utilisé deux interféromètres constitués de bras laser de plusieurs kilomètres de long. Ces instruments envoient des rayons qui permettent de mesurer les interférences entre plusieurs ondes. Lancé en 1992, ce programme de recherche rassemble des centaines de scientifiques à travers le monde et a bénéficié d’un financement de 620 millions de dollars.
Les résultats seront dévoilés le 11 février dans la revue Nature, mais la communauté scientifique internationale est déjà en effervescence. L’étude des ondes gravitationnelles pourrait nous permettre d’observer des régions du cosmos encore inconnues.
Sources : Sciences et Avenir, Science post, BFMTV, Le Figaro