Une étude menée par la psychologue Tina Bloom et publiée dans le Journal Behavioural Processes soutient que les bénévoles dotés d'une faible expérience de la compagnie canine sont tout à fait à même d'identifier les expressions faciales d'un chien, à l'aide d'une seule photo de la tête de l'animal.
Tous les propriétaires de chiens vous diront la même chose si vous le leur demandez : ils seraient capables de deviner précisément ce que pense leur animal rien qu'en le regardant. Mais inutile de tenter de contredire cette faculté en prétextant l'hébétude du maître face à son animal adoré, car vous risqueriez de le vexer et de passer pour un non initié. D'autant plus qu'une récente étude scientifique atteste désormais cette théorie qui semblait jusqu'alors quelque peu farfelue.
Ainsi, une équipe de chercheurs américains dirigée par la psychologue Tina Bloom a constaté qu'il était possible de repérer avec précision les émotions des chiens en regardant simplement les variations de leurs expressions faciales. Et pour y parvenir, il ne serait en réalité nullement besoin d'être un adepte de la gent canine puisque de simples bénévoles pourtant peu habitués aux chiens ont été en mesure d'indiquer lorsque l'animal était heureux, triste, en colère ou surpris, grâce à quelques clichés de ce dernier.
Photomaton
Selon Tina Bloom, initiatrice de l'enquête, il ne fait aujourd'hui plus aucun doute que l'être humain est parfaitement à même d'interpréter les états émotionnels de ses pairs en lisant précisément leurs expressions faciales. Comme elle l'a indiqué au Journal Behavioural Processes, elle et son équipe sont parvenues cette fois-ci à démontrer que nous étions aussi capables d'identifier l'ensemble des modulations du visage d'un chien.
Afin d'arriver à cette conclusion, les chercheurs américains ont présenté aux personnes sondés, cinquante bénévoles, des clichés de Mal, un berger belge âgé de cinq ans manifestant différentes émotions. À noter que les bénévoles ont été placés dans deux groupes distincts en fonction de leur expérience en matière de chiens.
Afin de produire les expressions faciales souhaitées, les chercheurs ont grondé le chien de façon à ce qu'il manifeste de la tristesse, l'ont félicité pour qu'il soit heureux, l'ont fait sursauter à l'aide d'un diable en boîte et l'ont surpris en se déguisant en cambrioleur. Résultat : les scientifiques sont parvenus à obtenir une série de photos comprenant toute une gamme d'expressions faciales différentes.
Une empathie naturelle ?
Au final, les expressions les plus facilement identifiées par les participants ont été celles du bonheur (88 %), la colère (70 %), la peur (45 %) et la tristesse (37 %). À l'inverse, les émotions les plus difficilement reconnues ont été la surprise et le dégoût, qui n'ont reçu respectivement que 20 % et 13 % de bonnes réponses.
Chose étonnante, les scientifiques se sont aperçus que les personnes interrogées pourtant peu habituées à la présence canine étaient les plus à même de cerner quand un chien était en colère ou dégoûté. Pour la psychologue Tina Bloom, ce phénomène s'explique probablement parce que les propriétaires de chien sont persuadés de la non agressivité de leur animal, attribuant leur colère à une envie de jouer.
Prochainement, la psychologue américaine compte approfondir cette recherche pour découvrir si cette empathie naturelle pour la gent canine est valable pour l'ensemble des mammifères ou si elle s'explique par la proximité de l'homme et du chien, de mise depuis des millénaires.
Sources : Journal Behavioural Processes, Huffington Post