Pacte pour la compétitivité : qui gagne quoi ?

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Il y a dix jours, le premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé la création du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), prévu pour alléger de 20 milliards d'euros par an le coût de travail. Une façon de favoriser les PME innovantes et de créer des emplois. Mais quelles seront les entreprises à pouvoir en profiter, et à quel niveau ?

L'agence Moody's vient d'abaisser la note de la France de AAA à Aa1. En cause, la perte importante de compétitivité de l'Hexagone. À en croire certains employés de l'agence de notation, cette sanction aurait toutefois pu être plus dure encore si le pays n'avait pas dévoilé son pacte pour la compétitivité. Effectif début 2013, ce crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi offrira aux entreprises un allègement du coût du travail de 20 milliards d'euros. Mais sous quelles conditions ? C'est ce à quoi tente de répondre le ministère de l'Économie et des Finances.

Les grandes entreprises hexagonales privilégiées

Une chose est sûre : les diminutions des cotisations concerneront uniquement les salaires inférieurs à 3 500 euros bruts. Ces allègements seront par ailleurs relatifs au nombre de salariés de l'entreprise. Les grands groupes sont donc privilégiés. Selon Natixis, on comptera ainsi GDF (à hauteur de 119 millions d'euros), EDF (110 millions d'euros), Vinci (82 millions d'euros), Carrefour (75 millions d'euros) et Peugeot (72 millions d'euros), parmi les principaux bénéficiaires de 2014. Hiatus : hormis Peugeot, aucune autre de ces entreprises ne sont assujetties à la concurrence internationale. À ce titre, les spécialistes ne sont d'ailleurs pas rares à craindre que les groupes n'utilisent cette manne pour choyer les actionnaires.

Néanmoins, Bercy annonce que les sociétés devront faire la transparence auprès de leur comité d'entreprise sur la façon dont elles font usage des marges occasionnées par le CICE. Ce dispositif pourrait favoriser le secteur l'industrie si le gouvernement centralise les allègements sur les bas salaires (jusqu'à deux smics), selon l'Institut COE-Rexecode. Par ailleurs, le commerce et la construction devrait voir leur coût salarial diminuer fortement. Mais sachant que ces secteurs ne sont pas les plus sensibles à la concurrence internationale, il reste encore du chemin à parcourir pour le ministère de l'Économie et des Finances avant de parvenir à ses fins.