Les selfies mettant en scène des touristes avec des animaux sauvages abondent sur les réseaux sociaux. Cette pratique est aujourd’hui dénoncée par les associations de protection des animaux – comme l’ONG World Animal Protection – en raison de ses nombreux méfaits.
Dans son rapport publié en octobre dernier, l’ONG World Animal Protection déplore une augmentation de 292% du nombre de selfies avec des animaux sauvages publiés sur les réseaux en à peine 3 ans. Zoom sur les dessous de cette pratique désastreuse.
Des animaux maltraités pour le plaisir des touristes
Dans son rapport, World Animal Protection révèle de nombreux cas de maltraitance. En effet, les animaux pris en photo seraient séparés de leur mère dès leur plus jeune âge et maintenus en captivité. Ils seraient également battus pour devenir plus dociles afin que les touristes puissent se prendre facilement en photo avec eux. Ces mauvais traitements concerneraient aussi bien les tigres que les caïmans ou les éléphants. D’après Roberto Cabral, responsable de l'Agence brésilienne de l'environnement (Ibama), les personnes qui se prennent en photo avec les animaux ne se rendent pas compte des souffrances endurées par ces derniers.
Une perte de repère pour les animaux
World Animal Protection dénonce également les effets de cet engouement des touristes pour les selfies sur le mode de vie des animaux sauvages. En exemple, un paresseux habitué à dormir tranquillement sur son arbre perdrait ses repères en étant constamment entouré de personnes. En outre, les animaux seraient attirés avec de la nourriture, ce qui entraîne une modification de leur comportement. À long terme, des effets néfastes de ce nouveau mode d’alimentation sur leur organisme pourraient également apparaître.
Un code du selfie de voyage
Le rapport publié par World Animal Protection indique que près de 40% des clichés publiés sur Instagram montrent des touristes qui s’y prennent mal avec les animaux. Pour y remédier, l’ONG a établi un Code du selfie de voyage afin d’initier les touristes aux bonnes pratiques. Ce document précise notamment que les clichés présentant des touristes touchant ou tenant des animaux sauvages dans leurs bras sont de mauvais selfies. En revanche, un bon selfie de voyage consisterait à se prendre en photo à bonne distance de l’animal évoluant dans son milieu naturel.