En dépit du fait que le régime du passage à l'heure d'hiver est depuis longtemps intégré à nos sociétés, son véritable impact sur l'économie est en réalité très limité.
Les heures de soleil, et avec, les températures, diminuent de jour en jour, laissant présager l'arrivée de l'hiver. De fait, comme chaque année, ce dernier dimanche d'octobre, à 3h du matin, il faudra reculer les montres et les horloges d'une heure.
Mais au fait, pour quoi faire ? L'objectif est d'économiser le plus d'énergie possible. Problème : l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) estime que les conséquences du changement d'heure en matière d'économie d'électricité restent discutables. Selon elle, l'économie réalisée dépendrait davantage d'un ensemble de mesures nationales et individuelles bénéficiant aux économies d'énergie.
Ainsi, la plupart des Français indiquent d'ailleurs faire de plus en plus attention à leur consommation, et ce surtout pour économiser de l'argent. Rappelons d'ailleurs à ce titre que la motivation environnementale ne compterait que pour moitié dans cette décision.
Que fait vraiment gagner le changement d'heure ?
Ce dispositif est prévu pour faire gagner une heure de lumière naturelle et en outre harmoniser notre vie sociale avec le rythme du soleil. De cette façon, notre journée commence lorsque le soleil se lève, soit entre 8h et 9h pendant l'hiver, alors qu'il aurait été nécessaire d'éclairer jusqu'à 10h chaque matin si nous n'avions pas reculé d'une heure. Résultat : cela permet à EDF et aux ménages de réaliser des économies.
D'après l'Ademe, les économies en électricité représentent 440 GW/heure sur l'année, soit environ la consommation en éclairage de 800 000 ménages. Néanmoins, ces 440 GWh – sur les 513 000 consommés – ne correspondent qu'à 0,1 % de l'ensemble, comme le met en évidence la Méridienne, une association militant pour le retour à l'heure méridienne.
Vers l'abandon du changement d'heure ?
D'année en année, l'économie réalisée via le changement d'heure s'amenuise : d'une part, les équipements sont moins énergivores, notamment grâce à l'introduction des lampes basse consommation, des leds mais aussi via la nouvelle réglementation de l'éclairage public, désormais basé sur la nuit solaire. Par ailleurs, il est important de noter que les foyers français disposent de plus en plus de smartphones et de tablettes, dont la consommation n'est pas impactée par le passage à l'heure d'hiver.
L'Ademe s'attend en 2030, sous l'effet de la multiplication des technologies d'éclairage performantes dans le logement, à un gain de 340GWh. Dans le même temps, l'association juge que la population sera de plus en plus sensibilisée aux gestes responsables comme d'éteindre la lumière dans les pièces inoccupées ou encore les appareils en veille, utilisant avec parcimonie les chauffages électriques et les appareils électroménagers. Faut-il y voir là l'indice d'une remise en cause du changement d'heure biannuel ? Affaire à suivre.
A contrario, d'après une étude menée par Médiaprism pour l'association 60 millions de consommateurs rendue publique jeudi, la facture ne s'arrête pas pour autant d'augmenter pour les consommateurs d'électricité, de gaz et de fioul. Depuis 2005, la facture aurait ainsi gagné 80 %. En moyenne, les Français paient chaque année 1 087 euros pour se chauffer, selon l'IFOP.