Selon une étude publiée par la revue en ligne Plos One, le risque de décès augmenterait fortement pour les plus de 57 ans, s’ils perdent l’odorat. Les scientifiques à l’origine de cette conclusion avancent même que la mort pourrait alors survenir dans les cinq années à venir. Mais leurs résultats sont pour le moins trompeurs…
À en croire le résultat d’une étude menée par des scientifiques de l’Université de Chicago rendue publique le 1er octobre par la revue Plos One, la perte d’odorat annoncerait une mort imminente, au-delà de 57 ans. Mais inutile de paniquer si vous avez remarqué par le passé des troubles de l’odorat, car cette conclusion joue en réalité davantage la carte du sensationnel qu’autre chose.
Si l’on jette un œil sur cette étude de l’Université de Chicago, l’on observe notamment que plus de 50 % des patients passés au crible sont toujours en vie cinq ans après avoir présenté une anosmie. Alors qu’à contrario, les personnes en mesure de sentir toutes les odeurs du test (orange, rose, cuir, poisson et menthe), le taux de mortalité dans les cinq ans atteignait tout de même 10 %.
Pourtant, ces résultats n’ont pas empêché les chercheurs américains de soutenir que les perturbations olfactives sous tendent une mortalité des adultes âgées dans les cinq ans. L’intérêt de ce constat tiré par les cheveux serait d’identifier les patients susceptibles d’avoir des complications et pouvant nécessiter des examens complémentaires.
De fait, ces conclusions à l’emporte-pièce risquent surtout de faire peur inutilement, et de multiplier les examens inutiles réalisés par les médecins. Évidemment, un symptôme tel que la fatigue, la fièvre, l’amaigrissement ou encore la douleur prolongée, ne doit pas être ignoré. Il peut en effet alors s’agir du signe d’une pathologie qui nécessite un examen. Mais pas la peine de s’inquiéter pour rien.
Quels paramètres jouent vraiment un rôle sur la mortalité ?
Selon les médecins, l’âge est sans surprise le principal facteur permettant d’anticiper la mort. De même, le fait d’être un homme augmente également le risque de mort en comparaison à une femme du même âge. Immuables, ces paramètres ont une influence cruciale sur la mortalité. En revanche, l’ensemble des autres facteurs de risque, même s’ils peuvent avoir un rôle décisif pour une personne en particulier, ne pèsent presque rien à l’échelle d’une population entière.
Pour autant, les médecins ne négligent pas ces facteurs de risque, en s’intéressant notamment à l’hypertension artérielle, l’abus de cholestérol ou de sucre, ou encore en accompagnant le cas échéant un sevrage tabagique. C’est d’ailleurs grâce à ces éléments qu’ils parviennent à limiter le risque de mort précoce et de pathologies connexes, comme l’infarctus du myocarde, l’AVC, la cécité, les troubles de l’érection, etc.
Reste que pour en revenir à l’anosmie, la perte d’odorat, celle-ci ne permet que très marginalement de fournir une indication au médecin quant à une maladie présente chez son patient mais pas encore identifiée. Seul le cas de la maladie de Parkinson peut dans une certaine mesure trouver une application avec un tel système, puisque les scientifiques ont observé que les patients touchés par cette maladie neurodégénérative étaient victimes de troubles du nerf olfactif. Pour autant, n’oublions pas que la majeure partie des personnes dont l’odorat vacille ne sera jamais concernée par une telle maladie.