Peau de poisson et d'ananas : le nouveau cuir écolo ?

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Peau de poisson et d'ananas : le nouveau cuir écolo ? / Istock.com - kucko
Peau de poisson et d'ananas : le nouveau cuir écolo ? / Istock.com - kucko

De la peau de saumon pour remplacer la peau de crocodile ou des feuilles d’ananas pour produire de nouveaux tissus. Telles sont les innovations en mode écoresponsable de l’univers du textile.

Les nouvelles techniques, procédés et matériaux sont la plupart du temps le résultat de la technologie et de la mode. Elles participent à faire évoluer l’industrie vers un futur plus durable. Les avancées technologiques dans l’industrie du textile et de la mode sont assurément l’un des éléments clés qui entraînent de vrais changements en matière de durabilité.

À propos du cuir de poisson

Le cuir de poisson possède une structure assez différente des autres types de cuir comme celui de la vache, de l’agneau ou du mouton. Les fibres qui composent ce matériau sont entrecroisées. De ce fait, sa résistance aux déchirures est beaucoup plus importante comparée à celle des cuirs ordinaires. Saumons, truites, lavarets, soles, mulets, esturgeons, bars, raies, anguilles ou congres, toutes les peaux de poissons sont désormais transformables en cuir de poisson, et ceci n’est pas un poisson d’avril. Cependant, les espèces de poisson protégées en sont écartées. Le procédé de transformation peut prendre 8 à 15 jours de tannage et son rendu est assez similaire au cuir du lézard.

Tous les ans, en France, environ 50 000 tonnes de peaux de poisson sont envoyées à la décharge. Diverses entreprises comptent valoriser ces déchets pour en faire un produit de luxe. Il faut savoir que la transformation de la peau de poisson en cuir n’est pas un procédé récent. Des techniques ancestrales provenant des zones côtières du Maroc consistent à créer des chaussures, des vêtements et des sacs avec de la peau de poisson. Il en est de même pour le précieux galuchat, qui est en fait du cuir de raie élaboré sous Louis XIV.

En somme, le cuir marin existe déjà depuis plusieurs siècles. Cette innovation peut remplacer les peaux exotiques, telles que celles des crocodiles ou les cuirs classiques issus de la peau de vache et autres. Toutefois, il faut savoir que si la production de cuir ordinaire venait à s’arrêter, il serait nécessaire de brûler la peau des 300 000 tonnes de viande consommées chaque année. Les conséquences seraient vraiment catastrophiques pour l’environnement.

À propos du cuir d’ananas

Pour les végétariens, mais aussi les bovins, apprendre qu’il est possible de produire du cuir à partir de l’ananas doit vraiment être une bonne nouvelle. Bien que l’idée puisse sembler saugrenue, certaines entreprises ont réussi à développer un textile naturel non tissé comme le Pinatex, un cuir écolo fait à partir de feuilles d’ananas. Il ressemble étonnamment au cuir. Vu les conséquences environnementales provoquées par le tannage, ce type de tissu s’impose comme une solution totalement écolo. Il présente plusieurs avantages pour les différentes communautés agricoles. De plus, son procédé de fabrication n’implique pas l’utilisation de métaux lourds ni de produits chimiques toxiques. Dans le monde du vegan, il existe même des baskets végétales.