Face à une récolte de blé catastrophique, les cours du blé ont décollé de 50 % en l’espace de quelques semaines. À tel point que les professionnels s’attendent à une augmentation de l’ordre de 75 % du prix pour les consommateurs. Les pâtes sont-elles en passe de devenir un met de luxe ?
Devant pareille situation, les professionnels du secteur réclament un plan d’urgence aux pouvoirs publics. Les fabricants de pâtes ne cachent ainsi par leur inquiétude compte tenu de la pénurie de blé dur et l’embrasement des cours mondiaux de la céréale suite aux récoltes désastreuses. Il faut dire que la récolte de blé dur, primordiale pour les pâtes et la semoule à l’inverse du blé tendre utilisé pour le pain, a été particulièrement faible en France. En l’espace de deux ans, le recul serait de -38 %, d’après le syndicat des industries des pâtes alimentaires et de la semoule (SIFPAF-CFSI).
Et d’ajouter que la situation déplorable du blé français, relative aux intempéries estivales, a rendu impropre à la production plus du tiers de la récolte hexagonale. Par ailleurs, la moisson n’a pas été fructueuse non plus du côté du Canada, premier exportateur de blé dur au monde. C’est même une première depuis vingt ans : le tiers de la récolte ne correspond pas au standard de qualité nécessaire pour faire des pâtes, d’où son déclassement en nourriture animale, selon le SFPAF-CFSI.
Conséquence de ce phénomène : la production mondiale est en recul de 3 millions de tonnes, et le volume de blé nécessaire pour l’industrie est 20 % en dessous des besoins. De fait, le prix du blé dur a explosé au cours des dernières semaines, décollant de 50 %. Or, le blé dur correspond à 75 % du prix de revient d’une pâte de qualité supérieure. Ce qui risque d’avoir de lourdes conséquences pour l’industrie, déjà fragilisée, et la facture des consommateurs…
Sources : lexpress, lci