L’Agence nationale de sécurité du médicament vient de mettre en évidence que 170 produits à l’intérêt crucial sont tous les mois en rupture de stock. Ce qui suscite la crainte des patients comme des pharmaciens.
Les soucis d’approvisionnement des médicaments "d’intérêt majeur" sont une nouvelle fois soulignés par l’ANSM, quelques mois après une première alerte lancée en août. L’Agence national de sécurité du médicament rappelle ainsi qu’en l’espace de sept années, les phénomènes de pénurie se sont multipliés par dix. Pour faire face à ces problèmes, l’Ordre des pharmaciens a mis au point une plateforme offrant la possibilité aux officines de signaler leurs manques à la fois aux laboratoires et aux autorités.
Malheureusement, le scénario n’a pas changé dans les pharmacies, et de nombreux professionnels soutiennent que les ruptures de stock sont de plus en plus courantes. Certains d’entre eux indiquent par exemple qu’il y a peu, des produits pour la maladie de Parkinson manquaient, et ce, quel que soit le dosage. Afin de permettre aux patients de bénéficier d’un traitement dans les temps, les médecins généralistes sont amenés à varier leurs prescriptions, en optant pour un médicament intégrant des molécules semblables.
Comment expliquer ces ruptures de stock à répétition ?
La présidente de l’Ordre des pharmaciens, Isabelle Adenot, souligne que les raisons de ce phénomène dommageable sont multifactorielles. De fait, il s’avère particulièrement difficile de corriger la situation. Celle-ci indique néanmoins qu’une pénurie organisée par les laboratoires relève du fantasme. D’autre part, elle tient à préciser qu’il n’est pas encore possible de parler de "pénurie" sachant qu’il manque 170 médicaments sur 14 000.
À noter que le nouveau système mis au point sous la houlette de l’Ordre des pharmaciens va permettre aux laboratoires de connaître en temps réel les ruptures de stock. En outre, les pharmaciens seront quant à eux en mesure de savoir plus précisément le délai de réapprovisionnement. Si 3 000 professionnels sur 22 000 en sont actuellement équipés, le dispositif devrait être installé chez 15 000 d’entre eux d’ici fin 2016.
Sources : lefigaro, pourquoidocteur