L'UFC-Que Choisir vient de mettre en cause mardi 18 décembre les assurances des téléphones portables, jugées trop onéreuses et ne proposant pas suffisamment de garanties. Pour l'association de consommateurs, celles-ci seraient par ailleurs souvent souscrites dans de mauvaises conditions d'information. Le président de l'UFC-Que Choisir Alain Bazot parle à ce titre d'une "véritable imposture".
Comme l'a récemment révélé l'Union Fédérale des Consommateurs (UFC-Que Choisir), le chiffre d'affaire de l'assurance des mobiles s'élève aujourd'hui à 432 millions d'euros par an, pour seulement 77 millions d'euros d'indemnisation. Cette rentabilité est sans comparaison dans les autres marchés de l'assurance dommage comme l'automobile ou encore l'habitation. Comme le souligne l'association de consommateurs, il faut savoir que ce sont avant tout les distributeurs (les opérateurs, entre autres) et les courtiers en assurance qui perçoivent ces marges. À l'inverse, les assureurs s'en sortent quant à eux beaucoup moins bien.
Pour mener à bien son étude, l'UFC-Que Choisir s'est appuyée sur huit contrats commercialisés par les trois principaux opérateurs (Orange, SFR, Bouygues Télécom – à l'exception de Free qui n'en propose pas), sans oublier Carrefour, Phone House, La Poste, La FNAC et LCL. Au premier rang des griefs évoqués par l'association : le coût élevé des assurances, qui correspond en moyenne à 8 % du prix de l'appareil. Cette dépense est d'autant plus importante que, contrairement au prix du téléphone, la prime annuelle de l'assurance ne diminue pas au fil des années. Autre reproche : les exclusions de garantie (qui excluent de fait toute indemnisation), de rigueur en cas de vols ou encore de dommages occasionnés à l'appareil.
Autrement dit, faire tomber son téléphone portable dans l'eau ou par terre ne sera pas couvert par l'assurance. Même chose lorsque l'utilisateur se fait voler son téléphone, qu'il soit rangé dans sa poche ou posé près de lui. D'une manière générale, il n'y a que les vols avec violence et les dommages dus à une cause extérieure qui débouchent sur une indemnisation.
Vers davantage de transparence
Pour faire face à ces manquements et aider les consommateurs, l'UFC-Que Choisir a diffusé sur son site internet un kit d'information pour les utilisateurs ainsi qu'une lettre type de résiliation de contrat d'assurance. Autant d'outils pour permettre aux consommateurs de se prémunir face aux véritables conditions des offres proposées. L'association a également appelé les pouvoirs publics à mettre en place un droit de rétractation dans le cas d'une souscription en magasin. Elle attend par ailleurs une présentation plus explicite des exclusions de garantie dans le contrat.
Source : UFC-Que Choisir