Par définition, les perturbateurs endocriniens sont des agents chimiques engendrant des dérèglements dans le système hormonal. Ils sont présents dans différents produits du quotidien. Aujourd’hui, de nombreuses études prouvent que ces polluants entrainent des troubles comportementaux chez l’enfant. Explications.
Selon une étude de l’Inserm, les garçons âgés de 3 à 5 ans sont susceptibles de présenter des troubles liés à l’exposition à des perturbateurs endocriniens durant la grossesse. D’ordre comportemental, ces troubles se manifestent le plus souvent à 5 ans. Actuellement, les autorités se penchent sur la question.
Les effets des perturbateurs endocriniens sur l’enfant
Dans son quotidien, chaque individu est exposé à une multitude de perturbateurs endocriniens. Le bisphénol A par exemple est présent dans les contenants alimentaires tandis que le triclosan est utilisé dans les produits d’hygiène. Très répandu dans le commerce, le phtalate de dibutyle (DBP) entre dans la composition des colles, des plastiques, des vernis et les laques pour les cheveux. De ce fait, il est quasiment impossible de ne pas être exposé à ces substances, même durant la vie in utero. Selon des recherches menées par l’Inserm, les femmes enceintes en contact avec ces polluants exposent également leur bébé.
L’institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a ainsi mis en évidence que les enfants exposés aux perturbateurs endocriniens in utéro sont susceptibles de développer des troubles comportementaux. Il s’agit essentiellement d’hyperactivité ainsi que de troubles relationnels et émotionnels. Ces symptômes sont observables à partir de 3 ans et s’aggravent à 5 ans. Cette étude a été initiée en 2003 par Rémy Slama de l’Institut pour l’avancée des biosciences de Grenoble et s’est basée sur l’observation d’environ 529 petits garçons. Les petites filles semblent moins concernées par le problème, mais les scientifiques effectuent encore des recherches sur le sujet.
Les limites des recherches sur les perturbateurs endocriniens
Selon Robert Barouki, le responsable de l’unité de toxicologie de l’Inserm : “cette étude vient conforter l’idée que l’exposition pendant la grossesse aux perturbateurs endocriniens peut être associée, dans certains cas, à des problèmes cognitifs et comportementaux qui apparaissent plus tard chez l’enfant”. Une des premières limites de ces recherches réside toutefois dans le fait que les femmes enceintes ont effectué un seul prélèvement urinaire. Dans ces conditions, l’effet de ces substances sur la santé risque d’être sous-estimé, falsifiant toutes les données.
D’autre part, les scientifiques n’ont pas pu étudier les effets de ces polluants sur les troubles du spectre autistique durant la grossesse. Cette démarche aurait ainsi pu prendre en compte une dizaine de milliers d’enfants au niveau national. De ce fait, les résultats obtenus alimentent le débat portant sur les réglementations concernant les perturbateurs endocriniens.